Le Collège Laurent Monnier à Saint-Aubin (39 – Jura) a accueilli notre exposition sur l’esclavage

Saint-Aubin sept.2022 B          Le vendredi 23 septembre 2022, l’exposition « Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques » a été accueillie au collège Laurent Monnier à Saint-Aubin dans le Jura. Grâce au projet pédagogique du professeur d’histoire et géographie, M. Yoann Frelin – qui avait déjà vu cette exposition en 2018 à Saint-François de Sales à Dijon où il exerçait – la direction de l’établissement a donné son accord pour que les élèves des classes de quatrième élargissent leurs connaissances sur « La formation de la personne et du citoyen ».

Saint-Aubin 2022 Raph          En effet, l’exposition de La France noire ne se contente pas de présenter la traite et l’esclavage des Noirs dans les Amériques. Comme son titre l’indique, elle met l’accent sur les luttes pour la liberté. A partir des luttes contre les captures, la déportation et « l’esclavagisation » (ou « esclavisation »), on peut aborder d’autres formes de liberté : liberté d’opinion, de circulation… C’est surtout l’occasion pour les élèves, selon M. Yoann Frelin, de « faire preuve d’esprit critique, et s’indigner contre l’esclavage. [Apprendre à] se battre pour les libertés pour tous et lutter contre les discriminations ». En clair, il appartient à chaque enseignant de faire preuve d’imagination avec ce bel outil pédagogique que nous tenons à la disposition de tous. Et dans notre exposition, la lutte des femmes esclaves pour leur liberté de procréer ou de ne pas procréer éclaire parfaitement le combat des femmes d’aujourd’hui à disposer librement de leur corps. Sur ce chapitre, notre collègue n’a pas manqué de citer Beloved de Toni Morrison ; récit dans lequel une mère est hantée par le fantôme de sa fille qu’elle a tuée pour lui éviter d’être esclave comme elle. Sa vie de cauchemars illustre donc parfaitement le lourd tribut payé par les Noirs pour leur liberté. Ce qui est totalement absent des manuels scolaires.

Saint-Aubin Jura 2022 Loli          Merci à Monsieur le directeur pour l’accueil, et merci de tout cœur à notre collègue documentaliste pour le précieux coup de main à l’installation et à la désinstallation de l’exposition et pour les échanges très intéressants sur la réalité sociale de cette zone du Jura limitrophe de la Côte d’Or, caractérisée par la faible densité de sa population ; état de chose expliquant la rareté des structures ou réseaux culturels. Nous sommes totalement d’accord avec nos deux collègues pour dire que vivre et étudier dans une zone éloignée des grands réseaux culturels demande beaucoup d’imagination pour rivaliser avec les zones qui en sont pourvues. Aussi nos collègues jugent-ils nécessaire la venue de porteurs de connaissances dans cette partie de leur département afin de briser l’isolement, source de pauvreté en matière de culture. La France noire, née dans une petite ville de l’Yonne (89), connaît bien ce souci. Oui, aujourd’hui il est possible de faire venir à soi la culture. Et parce que leurs différents projets sont fort intéressants, nos collègues de Saint-Aubin constituent un exemple à suivre pour les enseignants des petits établissements de province. Oui, ensemble, faisons circuler les connaissances !

Saint-Aubin réduitRaphaël ADJOBI

Le retour de la soirée des retrouvailles de La France noire

Retrouvailles 16 spt. 22          Après deux années de respect de la mesure de l’État interdisant les rencontres de groupe, les membres de La France noire viennent de renouer avec leur soirée annuelle des retrouvailles – à Looze (89) le vendredi 16 septembre 2022. Bien sûr, La France noire étant une association nationale, nos amis de Guadeloupe et des département métropolitains lointains n’étaient malheureusement pas présents. Toutefois, nous les avons associés à cette rencontre en ayant une pensée pour eux.

Retrouvailles sept 22 B          Les participants à ces dernières retrouvailles ont surtout partagé un agréable moment de convivialité. En effet, au-delà de la cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage célébrée chaque 10 mai en partenariat avec la mairie de Joigny et l’assemblée générale annuelle de l’association en juin, un moment de retrouvailles hors de toute tension est nécessaire. C’est pourquoi les membres de La France noire ont choisi de se retrouver tous les ans – au moment de la rentrée scolaire ; le caractère pédagogique de l’association oblige – pour passer un moment ensemble et apprendre à mieux se connaître. Mais c’est aussi l’occasion pour tous d’apprécier la mise en œuvre des projets arrêtés à l’assemblée générale de Juin : les perspectives de l’année scolaire 2022-2023 sont excellentes parce que nous enregistrons un accroissement des demandes d’intervention auprès des établissements. D’autre part, le médiatique historien Pascal Blanchard – spécialiste de l’histoire coloniale de la France – accepte notre invitation à Joigny pour deux conférences le jeudi 4 mai 2023 dans le cadre de la commémoration de l’abolition de l’esclavage.

Retrouvailles coupées          Nous pouvons donc dire qu’après deux années de marche assez laborieuse due au COVID, La France noire retrouve sa vitesse de croisière.

Raphaël ADJOBI

« La France noire » à la fête des associations 2022 de Joigny

Visiteur 2022          Le dimanche 11 septembre 2022, la ville de Joigny (89 – Yonne) a organisé une fête des associations locales afin de leur permettre de faire découvrir au public leur spécificité ainsi que leurs activités. Un moment de vie conviviale réussie, après deux années de grande torpeur qui ont quelque peu vidé certaines organisations de leur vitalité par manque de rencontres entre membres ou avec le public.

3 Visiteuses          La fête initialement prévue sur l’aire de parking de la salle omnisport à la sortie de la ville a finalement – heureusement ! – retrouvé son espace habituel : le marché couvert et sa belle et immense esplanade qui fait face à l’Hôtel de ville. Un beau travail d’organisation a permis l’installation rapide d’une soixantaine d’associations. La marque d’une fête réussie c’est l’affluence. Et la fête était belle parce que le public était nombreux à découvrir les associations et à se montrer curieux à leurs prestations. La France noire a été très sollicitée ! Il faut dire que les panneaux pédagogiques présentés ne pouvaient que retenir l’attention des visiteurs et provoquer des réflexions sur la bêtise humaine. Malheureusement, nous avons constaté que toutes les familles blanches ayant des enfants noirs ou métis et toutes les femmes noires ayant des enfants métis n’ont pas daigné s’arrêter ou même jeter un regard du côté de notre stand. Il était même impossible de croiser leur regard ! Cela donne à réfléchir quant au comportement des Noirs et des Blancs ayant en charge l’éducation d’enfants noirs ou métis. Peut-être entendent-ils l’intégration comme une injonction à ne pas jeter un œil vers le passé ou vers la réalité ?

Pascal et Françoise          Merci à Gabrielle (Villeneuve/Yonne) et à Rémy (Chamvres), ainsi qu’à cette collègue – professeure de français, latin et grec (en Seine et Marne) – et à sa fille qui travaille en Inde ; ces dernières ont montré un grand intérêt pour notre travail et ont désiré garder le contact avec notre association pour deux éventuels projets. Merci aussi à ce couple de la Mission locale installé dans notre département à la faveur du COVID-19 qui nous a permis de découvrir leur travail sur la citoyenneté. En effet, il est à retenir que la fête des associations est aussi une occasion qui leur est offerte pour se découvrir les unes les autres et établir si possible des relations de coopération.

  • Photo du bas : Françoise Parry et Pascal Compaoré (membres du Conseil d’administration de La France noire) 

Raphaël ADJOBI