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Retour de l’exposition « L’invention du racisme… » au lycée des métiers François Mitterrand à Château-Chinon (58 – Nièvre)

Château-Chinon 2024 Lolli oui          Du lundi 8 au vendredi 12 avril 2024, grâce à notre collègue professeure documentaliste, Hélène Boitière, La France noire a été invitée par l’équipe pédagogique du lycée des métiers François Mitterrand à Château-Chinon (58-Nièvre) pour présenter aux étudiants son exposition sur « L’invention du racisme et la négation des traces de l’homme noir dans l’Histoire de l’humanité ». Afin de permettre aux jeunes de profiter largement de la richesse de l’exposition, et surtout des analyses du conférencier, la rencontre avec chaque classe a duré 1h30 au lieu d’1h – comme ce fut le cas l’année dernière.

Château-Chinon 2024 A          Compte tenu donc d’un planning qui accorde plus de temps aux élèves, les échanges ont été très riches grâce aux nombreuses réactions devant les images publicitaires empreintes de racisme ainsi que les stéréotypes renvoyant – hier comme aujourd’hui – les Noirs au monde des primates. Les jeunes des 8 classes qui ont participé à ce rendez-vous ont fait montre de beaucoup d’attention et n’ont pas hésité à exprimer leurs sentiments personnels devant les conséquences des théories qui ont alimenté le racisme. En les écoutant, La France noire peut être fière d’offrir à la jeunesse les outils nécessaires pour reconnaître le racisme qui se cache derrière certaines images que véhicule notre société en ce XXIe siècle. Bravo aux jeunes pour leur franchise qui a rendu chaque moment très agréable.

Château-Chinon 2024 B          Merci aux collègues dont la curiosité et l’enthousiasme ont encouragé la professeure documentaliste à renouveler ce rendez-vous pédagogique. C’est un réel plaisir de les entendre souligner l’utilité de notre action auprès des étudiants dont ils ont la charge et dont ils connaissent les besoins. Merci à toutes et à tous d’apprécier autant que nous ce moment particulier de la vie du lycée des métiers François Mitterrand.

Raphaël ADJOBI

Le lycée Clément Ader accueille l’exposition « Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques » pour la deuxième année consécutive

Tournan-en-Brie avr. 2024. b          Du mardi 2 au vendredi 5 avril 2024, à Tournan-en-Brie (77), le lycée Clément Ader a accueilli pour la deuxième année consécutive La France noire avec son exposition Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques. C’est encore une fois notre collègue Thibault Noël-Artault qui nous a invités avec la complicité des professeures documentalistes – Anne et Laurence – qui ont pris en charge l’organisation des rendez-vous avec les classes le mardi et le vendredi.

Tournan-en-Brie avr. 2024. C          Les 6 classes inscrites à la rencontre avec le conférencier ont bénéficié d’un exposé sur les raisons qui justifient la connaissance de l’histoire de la traite et de l’esclavage des Noirs dans les Amériques, avant de découvrir l’exposition. Puis, un temps de questions-réponses leur a été accordé ; et, comme d’habitude, il y a eu de nombreuses observations appelant des explications complémentaires de la part du conférencier. Merci aux jeunes pour l’attention dont ils ont fait preuve durant ces rencontres.

Tournan-en-Brie avr. 2024. D          Merci à Anne et Laurence pour l’accueil, les échanges qui ont été riches de belles informations, et aussi pour leur aide à l’installation et à la désinstallation de l’exposition. Merci aux collègues qui ont inscrit leurs classes aux rencontres de ces deux journées permettant ainsi à leurs élèves soit d’élargir leurs connaissances sur un sujet au programme, soit tout simplement de faire preuve de curiosité. En effet, la culture s’acquiert aussi en sortant des sentiers battus. Merci à toutes et à tous qui encouragez les jeunes à ne pas se contenter du strict nécessaire mais bien au contraire à ouvrir leur esprit sur d’autres sujets.

Tournan-en-Brie Livres          Merci au professeur de philosophie, Thibault Noël-Artault, dont la passion pour l’histoire des peuples a permis ces retrouvailles avec le lycée Clément Ader.

Raphaël ADJOBI

« La France noire » à la réunion du réseau des associations amies de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage

La FME direction couleur B          Le jeudi 7 mars à 17h, La France noire a pris part, pour la première fois, à la réunion des membres du réseau des associations amies de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage (FME) au siège de l’institution à l’Hôtel de la Marine à Paris. Ce rassemblement avait pour but d’accueillir les 5 nouveaux adhérents, de préparer le temps des mémoires 2024 et enfin de réfléchir aux prochaines activités du réseau qui seront mises en place à partir du mois mai.

          C’est à la fois en présentiel et en distanciel via un lien zoom que les membres ont échangé sous la direction de la directrice de la Fondation, Mme Aïssata SECK, de son adjoint M. Raphaël Janeault, et de la chargée des relations avec les instances, Mme Magalie Limier. Après la présentation des 5 nouveaux membres – dont la France noire – les autres associations ont exposé les activités qu’elles mènent dans leur localité. Et, sous la diversité des actions, il apparaît clairement une réelle volonté d’instruire et de sensibiliser les populations quant à la place que doit prendre le passé esclavagiste de la France dans la mémoire commune grâce aux différents canaux de transmissions des connaissances. Dans cette tâche, les associations qui empruntent la voie artistique semblent nombreuses et très dynamiques. Bien sûr, il n’a pas échappé à La France noire que certaines (comme Mémoria la Rochelle) sont soucieuses de l’usage des outils didactiques pour travailler sur le racisme et les préjugés.

Réunion FME 2024 A          Madame Aïssata Seck a souligné l’importance du réseau des associations amies de la FME dans la prise de conscience des institutions quant aux besoins réels sur le terrain. C’est en fédérant les associations porteuses de la mémoire de l’esclavage que la FME montre à tous la nécessité des jeunes d’accéder à cette connaissance. Et tout le monde reconnaît que, grâce à la FME, les idées des mouvements associatifs avancent plus rapidement et plus sûrement.

          Pour les associations, être membre du réseau mis en place par la FME signifie la labellisation (reconnaissance d’un travail de qualité), la participation aux réunions de l’institution, recevoir des invitations aux cérémonies officielles, la possibilité de faire connaître ses activités sur le site de la FME, et enfin la possibilité de siéger au Conseil d’administration de la FME. Signalons que le 27 avril prochain aura lieu le lancement officiel des journées de la Mémoire à l’Hôtel de la marine. Quant aux ateliers de la Fondation, elles se dérouleront en novembre. En attendant ces évènements, deux associations – sur les 25 labellisées – doivent entrer pour deux ans au Conseil d’administration de la FME. Cette possibilité est offerte à La France noire. Cependant, oser cette candidature, c’est s’engager à plus de responsabilités et de rencontres à l’extérieur durant les deux années à venir.

Raphaël ADJOBI

Le lycée Charles Le Chauve à Roissy-en-Brie (77) accueille « Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté… »

Roissy-en-Brie 3          Du lundi 5 au vendredi 9 février 2024, le lycée Charles Le Chauve a accueilli notre exposition sur l’esclavage avec deux journées de conférences devant les jeunes (jeudi et vendredi). C’est toujours un réel plaisir de constater que certaines professeures documentalistes jouent pleinement leur rôle d’animatrices de l’espace culturel qu’est le CDI dont elles ont la gestion ; cette liberté qu’elles ont de solliciter des intervenants extérieurs pour élargir les savoirs des élèves mérite d’être imitée.

          Parmi les 9 classes inscrites à la rencontre, certaines ont pu découvrir en amont l’exposition, accompagnées de leur professeur, et ont bénéficié de plus de temps d’échange avec le conférencier ; d’autres – toujours grâce à leur professeur – ont travaillé sur la connaissance de l’histoire française de l’Autre avant le jour du rendez-vous. En effet, une collègue a été sensible à cette formule de notre site Internet : « Lorsque les autres ignorent que vous avez une histoire, ils n’ont pas d’estime pour vous ». Oui, l’histoire de l’esclavage dans les Amériques fait partie des pages de l’histoire d’une partie de la population française ; la connaître, c’est aussi comprendre la diversité de la France d’aujourd’hui. Nous avons également eu l’agréable surprise de voir des enseignants visiter l’exposition avant leurs classes.

Roissy-en-Brie 1          C’est donc avec une grande attention que les lycéens ont écouté le conférencier après la lecture des panneaux dont les images ne peuvent laisser indifférents. Évidemment, les questions ont souvent tourné autour des violences infligées aux femmes et aux hommes africains en cas de résistance à la volonté des esclavagistes. Sous leurs yeux se peignaient effectivement les images des révoltes, des suicides et des infanticides qui étaient des réponses individuelles et collectives à la captivité et à l’exploitation que ces Africains ne comprenaient pas et n’acceptaient pas. Merci à tous les jeunes qui ont activement participé aux échanges ; bravo à tous pour votre écoute attentive. Vos applaudissements nous ont vraiment fait plaisir.

Roissy-en-Brie 4          Merci à notre collègue professeure documentaliste qui a pris soin de nous durant ces deux journées. Nous sommes également reconnaissants à tous les enseignants qui, soucieux d’aiguiser la curiosité de leurs élèves, les ont inscrits à ces rencontres. Cela est stimulant pour les professeures documentalistes. Merci à toutes et à tous de nous avoir franchement témoigné votre satisfaction.

Raphaël ADJOBI

Le lycée Benjamin Franklin à Orléans accueille « La France noire » pour la sixième fois

Orléans Janv. 2024 A          Depuis l’année scolaire 2018-2019, le lycée Benjamin Franklin maintient une relation étroite avec La France noire autour des outils pédagogiques qu’elle propose. Et fait exceptionnel, cet établissement scolaire est le premier à avoir accueilli les trois expositions de l’association. Les professeurs documentalistes de ce lycée peuvent, par conséquent, valablement témoigner de la qualité de l’ensemble de nos travaux auprès d’autres établissements.

          Cette année, c’est notre exposition Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques – exposition labellisée (une garantie officielle de qualité accordée) par la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage (FME) dirigée par Jean-Marc Ayrault – qui a été choisie ; et cela pour la première fois. Bien sûr, nous avons retrouvé à Benjamin Franklin les fidèles de La France noire ; des fidèles auxquels se sont joints de nouveaux enseignants qui n’ont pas manqué de nous témoigner leur enthousiasme. Merci à tous les collègues qui prennent le temps de lever la tête des manuels scolaires afin d’élargir quelque peu l’horizon des jeunes sur d’autres façons de présenter et d’enrichir les thématiques des programmes scolaires.

Orléans 2024 B          Les sept classes inscrites à la rencontre avec l’intervenant ont découvert la traite et l’esclavage des Noirs dans les Amériques sous un angle jamais présenté dans les manuels et nos livres d’histoire. Quel bonheur, et quel plaisir de voir les choses autrement ! Aussi, l’attention des jeunes était grande devant les explications du conférencier ; et leur étonnement était tout aussi grand devant la violence des techniques inventées par les esclavagistes pour briser la soif de liberté des femmes et des hommes déportés depuis l’Afrique. Bravo aux élèves pour leurs belles remarques et leurs questions qui ont nourri les différentes rencontres. Nous vous disons sincèrement merci pour vos applaudissements et pour votre très grande attention qui témoigne du réel intérêt que vous portez à ce pan de notre histoire commune.

          Bien sûr, ces moments d’échanges ne seraient pas possibles sans les professeurs documentalistes qui, à Benjamin Franklin, jouent pleinement leur rôle d’animateurs culturels en proposant régulièrement aux enseignants et à leurs élèves des rencontres avec des intervenants extérieurs. En inscrivant leurs classes à ces activités, les enseignants encouragent les professeurs documentalistes à poursuivre leur travail qui va au-delà de la gestion du matériel pédagogique. C’est aussi, de la part de ces collègues, une marque de curiosité qu’ils transmettent d’une certaine façon à leurs élèves.

Raphaël ADJOBI

Le collège Saint-Michel à Reims accueille notre exposition sur le racisme

St-Michel Reims Janv. 2024 II          Après avoir reçu notre travail sur l’esclavage l’année dernière, le collège Saint-Michel à Reims a poursuivi l’échange pédagogique avec La France noire en accueillant, du 8 au 12 janvier 2024, L’invention du racisme et la négation des traces de l’homme noir dans l’histoire de l’humanité. C’est Madame Bindi, professeure documentaliste – exerçant pleinement sa fonction d’animatrice culturelle de l’établissement – qui a proposé aux élèves de cinquième et à leurs professeur(e)s de découvrir cette thématique à travers notre exposition. En répondant présents à son appel, ces derniers ont pris un réel plaisir à s’immerger dans l’histoire du racisme et ses impacts sur nos sociétés.

          Il est tout à fait magnifique de constater dans les réactions des jeunes que notre exposition leur fait prendre conscience de certaines réalités auxquelles nous ne prêtons pas l’attention qu’elles mériteraient ; une attention nécessaire pour aller vers la réflexion et l’analyse de certains comportements de la vie ordinaire. Et dans cette exposition, ce sont les idées et les comportements de certains adultes qui leur sont présentés. Que le lecteur se rassure : aucun des jeunes n’a manifesté le souhait de ressembler à ces adultes.

Image et texte          Bravo à tous les élèves qui ont participé à la rencontre avec le conférencier le mardi 9 janvier 2024 ainsi qu’à ceux qui ont pris part, durant les autres jours de la semaine, aux ateliers organisés par Madame Bindi. En effet, l’exposition est restée dans l’établissement jusqu’au vendredi 12 pour un travail interne. Merci aussi aux collègues qui ont montré un grand intérêt pour cette exposition et l’ont même fait découvrir à des classes de quatrième. S’adressant au conférencier, Madame Bindi a eu ces mots : « les jeunes aiment qu’on leur raconte des histoires. Et vous le faites si bien que leur attention est également remarquable ».

          C’est un réel plaisir de rencontrer dans les établissements scolaires des animateurs culturels aussi désireux que nous d’ouvrir l’esprit des jeunes au monde afin qu’ils se nourrissent le plus possible de toutes ses richesses dans le domaine des savoirs. C’est donc avec un pincement au coeur que nous ne reverrons plus Madame Bindi dans cette fonction au collège Saint-Michel. L’heure de la retraite a sonné pour elle dès la fin de ce mois de janvier 2024… La France noire vous remercie, Madame Bindi, de lui avoir permis de semer dans votre région un peu de ces pans méconnus de l’histoire de France mais dont la connaissance est si précieuse pour la construction de la fraternité nationale.

Raphaël ADJOBI

Les Voeux 2024 de Monsieur Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, et le travail de « La France noire »

En mars 2023, l’exposition Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques de La France noire a été labellisée par la FME, 5 mois après son homologation par l’Éducation nationale. Pour l’année 2024, le président de la FME formule le vœu de voir cette thématique de notre travail placée au centre des soucis de notre système éducatif comme au centre des volontés de commémorer diversement l’abolition de l’esclavage (10 mai en métropole). Que les enseignants, les chefs d’établissement, et les maires de nos communes l’entendent !

1 - Ganvié texte vert          « Résister à l’esclavage : survivre, s’opposer, se révolter », tel est le sujet sur lequel les élèves et les enseignants qui participent au concours de la Flamme de l’Égalité travailleront cette année, et c’est aussi le thème que la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage propose pour orienter le Temps des Mémoires 2024.

3 - empoisonnement texte rouge          Résistances des populations menacées par les captures et la traite, résistances sur les bateaux, résistances dans les colonies, sous toutes les formes possibles – par la culture, par la religion, par le marronnage, par les révoltes… – Résistances en métropole de toutes celles et tous ceux qui dénoncèrent l’abomination de l’esclavage et qui aidèrent des personnes en servitude à s’émanciper, résistances qui après 1789 se muèrent dans les Antilles françaises en révolution qui balaya le système colonial esclavagiste et ouvrit les portes de la colonisation, il y a 220 ans aujourd’hui, lorsqu’Haïti proclama son indépendance le 1er janvier 1804.

          Pendant quelques semaines encore, vous pouvez retrouver de nombreuses figures emblématiques de cette histoire, à travers une sélection d’œuvres et de documents exceptionnels, dans l’exposition « Oser la Liberté » que la FME propose au Panthéon jusqu’au 11 février.

          Elle exalte l’universalité des combats pour la liberté et l’égalité, et aussi leur modernité, dans une société française d’où ni la discrimination ni le racisme n’ont disparu, dans un monde où le débat international sur les réparations nous interpelle sur les conséquences de nos actions passées, et nous invite à plus de solidarité avec les populations marquées par cette histoire, au nom de la défense d’un universalisme sincère et concret. Puisse-t-il nous inspirer toutes et tous en 2024 !

          Au nom des instances de d’équipe de la FME, je vous souhaite une bonne année, à vous ainsi qu’à tous ceux qui vous sont chers.

  Jean-Marc Ayrault

  Président de la FME

Le lycée Frédéric Joliot-Curie à Dammarie-lès-Lys accueille « La France noire » avec son exposition sur l’esclavage

Dammarie-lès-Lys déc. 2023          Le lundi 18 et le vendredi 22 décembre 2023, La France noire a présenté son exposition « Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques » au lycée Frédéric Joliot-Curie à Dammarie-lès-Lys (Seine-et-Marne 77) grâce à l’invitation de la professeure documentaliste Céline Elbé. Celle-ci avait découvert deux de nos travaux l’année dernière, à Tournan-en-Brie où elle était en fonction, et a jugé utile de faire venir cette exposition-conférence de notre association dans son nouvel établissement afin que les enseignants et leurs élèves en profitent.

          C’est avec une grande attention que les différentes classes ont écouté la présentation de l’exposition avant d’échanger avec le conférencier après avoir lu et observé les différents panneaux. Curieux, les élèves sont souvent revenus sur les violences infligées aux esclaves pour en comprendre les raisons ; ce qui a permis de leur faire prendre conscience de la volonté des esclavagistes de briser leur farouche attachement à la liberté les poussant à multiplier les actions de résistance : fuite (marronnage), infanticide, rébellions… Les élèves étaient visiblement très heureux de connaître cette page de l’histoire de France dans les détails. Certains sont même venus déclarer leur satisfaction au conférencier.

Dammarie-lès-Lys déc. 2023 b          Quant aux collègues, c’est avec un réel enthousiasme qu’ils ont accueilli notre exposition sur l’esclavage comme un complément utile à leur travail. Nous les remercions d’avoir répondu à l’appel de la professeure documentaliste qui, jouant pleinement son rôle, leur a permis de découvrir d’autres aspects des thématiques de leur enseignement. En se montrant curieux, ils encouragent par la même occasion la curiosité de leurs élèves ; et cela est heureux.

          « Je pense que vous êtes légitime pour parler de cette histoire ; en plus, vous en parlez avec une telle passion que vous captivez l’attention de votre auditoire. C’est ce qui m’a plu dès notre première rencontre », ainsi s’est exprimée Céline Elbé*, notre collègue documentaliste, à qui je dis sincèrement merci pour ce compliment. Nous lui sommes par ailleurs reconnaissants d’avoir été pour l’association une excellente ambassadrice auprès des autres professeurs documentalistes de la Seine-et-Marne. Résultat : quatre visites pédagogiques prévues dans ce département durant cette année 2023-2024.

Raphaël ADJOBI

*LIRE l’article de Céline Elbé sur le site du lycée F. Joliot-Curie à Dammarie-lès-Lys 

La cité scolaire Pierre Larousse à Toucy accueille pour la sixième fois « La France noire »

Toucy 2          La cité scolaire Pierre Larousse (collège et lycée) à Toucy a invité La France noire, pour la sixième année consécutive, à sa « semaine de la citoyenneté » qui s’est déroulée du lundi 11 au vendredi 15 décembre 2023. Une semaine que Monsieur le directeur adjoint chargé de la SEGPA et responsable de son organisation définit comme « un voyage éducatif [qui] s’inscrit dans la durée et la pérennisation, et non dans l’actionone shot” en lien avec la médiatisation de certains sujets ». Et il a parfaitement raison parce que l’instruction se fait dans la continuité des connaissances choisies permettant à tous les jeunes d’en bénéficier.

Toucy déc. 2023 a          C’est donc avec plaisir que nous avons présenté notre exposition « Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques » aux collégiens et aux lycéens durant deux journées (lundi et vendredi). Tous les enseignants conviennent que cet aspect de l’histoire de l’esclavage des noirs est absent des manuels scolaires et se réjouissent de la richesse de l’exposition qui suscite la curiosité des élèves. J’épargne aux lecteurs les compliments de tous ceux qui assurent ne pas se lasser de la prestation du conférencier dont ils connaissent pourtant le contenu du discours. Une collègue a d’ailleurs dit avoir eu peur de perdre sa place à cette rencontre avec ses élèves. Merci à toutes et à tous pour vos compliments qui obligent le conférencier à s’investir davantage dans les livres et la découverte des expositions organisées sur cette thématique en France. Ainsi, à chaque rencontre, les habitués apprennent des choses nouvelles et ne regrettent pas d’être venus.

Toucy déc. 2023 c          Les différentes classes du collège et du lycée ont eu droit, durant une heure, à un temps de présentation permettant de comprendre pourquoi il y a des Français noirs depuis la première République au XVIIIe siècle, puis à la visite de l’exposition suivie d’un temps de questions-réponses avec le conférencier. Si l’attention des élèves est variable au moment de découvrir les panneaux, elle est plus soutenue lors de la présentation ainsi que pendant le temps des échanges avec le conférencier ; ce qui montre bien qu’ils sont désireux de se nourrir de connaissances. Des moments de grand plaisir pour tout enseignant.

          Évidemment, au moment de quitter Monsieur le directeur adjoint, nous n’avons pas manqué de le remercier de nous avoir invités une fois de plus. Vous savez, nous a-t-il répondu, ce sont désormais les enseignants eux-mêmes qui demandent à ce que vous figuriez parmi nos invités. Tout est dit.

Raphaël ADJOBI

« UNE AUTRE HISTOIRE DU MONDE » à découvrir au MUCEM à Marseille

Le Mucem à Marseille          La veille de son intervention pédagogique au lycée Adam de Craponne à Salon-de-Provence le jeudi 23 novembre 2023, La France noire a fait un déplacement culturel à Marseille, au Mucem (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) où se tient l’exposition « Une autre histoire du monde » jusqu’au 11 mars 2024. Renversant, est le qualificatif qui convient à ce travail très instructif et unique en France réalisé par Pierre Singaravélou, Fabrice Argounès et Camille Faucourt.

          Les trois commissaires de l’exposition s’accordent pour dire que « L’Europe s’est longtemps pensée elle-même comme une exception, seule capable d’explorer le reste de la planète, [et par conséquent] d’édicter des normes universelles et de mettre en récit l’histoire du monde ». L’Europe, ou encore le monde occidental (c’est-à-dire le continent européen et les terres étrangères occupées par les Blancs en Amérique, en Afrique, en Australie, en nouvelle Zélande), a indéniablement « imposé à partir du milieu du XIXe siècle ses propres découpages historiques » – qui n’ont rien à voir avec ce que pense le reste des populations du monde ; une périodisation du temps structurant le progrès historique de l’humanité en Antiquité, Moyen Âge, Renaissance, époque moderne et contemporaine, ou en des catégories moins larges comme période de « grandes découvertes », de « modernité », de « révolution industrielle »… Une manière de concevoir le monde qui « interdit de penser les dynamiques non occidentales » et traduit parfaitement « l’appropriation symbolique du monde par les Européens ». En d’autres termes, les Européens se sont déclarés et imposés les Maîtres du temps et de l’espace de l’Histoire de l’humanité !   Le Mucem PlanisphèreLe Mucem Planisphère texte          Cette magnifique exposition demande donc au visiteur, nous dirions même qu’elle lui intime l’ordre de « s’affranchir de nos routines intellectuelles au risque d’être d’abord totalement désorienté », parce qu’il faut revoir notre carte du monde, notre planisphère habituel, ainsi que l’ordre chronologique des événements structurant notre calendrier grégorien que nous avons su imposer au reste du monde. Il appartient donc au visiteur d’« abandonner l’étalon occidental pour retrouver le foisonnement des mondes qui précèdent et survivent parfois à l’unification contemporaine » auquel nous assistons et que nous nommons « mondialisation » ou « globalisation » sous la houlette de l’occident. En effet, nous apprenons que « Non seulement les Européens ne possèdent pas le monopole des explorations, mais leurs expéditions ne peuvent presque jamais se passer des guides autochtones et de leur connaissance profonde du territoire, terrestre comme maritime » ; et cela parce que le monde des grands navigateurs a été pendant très longtemps les océans Indien et Pacifique où les populations d’Afrique, de l’Inde, de Chine, du Japon, des îles Fidji, des Amériques n’ont jamais cessé de se rencontrer et de dresser des cartes des mondes qu’ils découvraient, et cela avant les Européens. Oui, la connaissance du monde maritime « atteste de l’existence de phénomènes de décloisonnements et de circulations à longues distances bien avant les premiers contacts avec l’Occident ».

          Pour se convaincre du caractère très récent des longs voyages maritimes et terrestres dont se vantent les Européens, il suffit à chacun de contempler un planisphère tout en ayant à l’esprit la date de la rencontre des Européens avec les autochtones des Amériques (1492). Si on occulte un instant le continent américain, tout laisse deviner que l’Europe a été pendant des millénaires esseulée, structurant son imaginaire autour de la Méditerranée (l’Iliade et l’Odyssée). Pas plus loin ! Il a même fallu le concours des Arabes, entrés en Afrique au VIIe siècle de notre ère, pour qu’elle étende, à partir du XIVe siècle (l’Atlas catalan), ses connaissances aux peuples de la zone au sud de l’océan de sable qu’est le Sahara. Nous retenons donc avec les commissaires de l’exposition que les grands explorateurs européens sont en réalité les derniers acteurs d’un phénomène mondial de déplacements sur les océans pratiqués depuis des millénaires.

Le Mucem statue de la reine Victoria         Un autre aspect de cette exposition qu’il est plaisant de découvrir, ce sont les récits réalisés par les « autochtones » lors des rencontres avec ceux qui disent les avoir découverts. Pas mal du tout ! Ainsi, du XIIIe au XIXe siècle, pendant que les Européens clamaient qu’ils avaient découvert des peuples étrangers, ceux-ci faisaient aussi le récit de ces rencontres. Chaque première rencontre est donc une découverte de part et d’autre ! Ce qui permet à Monsieur Pierre-Olivier Costa, directeur du Mucem, de prodiguer à chacun ce conseil : « Il faut entendre le monde nous dire que nous ne sommes pas les seuls, qu’aucune histoire n’a besoin de triompher sur une autre pour s’écrire et que, dans ce qu’on nous a peu dit, il y a parfois un essentiel à s’approprier ».

Raphaël ADJOBI