Le collège Paul Bert (Auxerre) accueille pour la troisième fois « La France noire » et son exposition sur l’esclavage

Paul Bert janv. 2021 A          Le jeudi 28 et le vendredi 29 janvier 2021, La France noire est intervenue au collège Paul Bert, à Auxerre, avec son exposition « Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques ». La direction du collège a tiré les leçons de nos deux précédentes interventions en écoutant les enseignants : accorder davantage de temps aux élèves pour profiter des explications relatives aux images captivantes des panneaux. Car, c’est lorsque l’intervenant donne, pour ainsi dire, vie aux images par son discours que l’attention des élèves est tout à fait éclatante et le bénéfice sûrement plus grand. Il a donc fallu une organisation sur deux journées pour les 8 classes de quatrième et permettre ainsi à chacune d’elles de bénéficier d’1h30 pour visiter l’exposition et échanger avec le conférencier.

Paul Bert Janv. 2021 B          Comme d’habitude – et c’est très réjouissant – des élèves curieux et très intéressés ont animé les échanges grâce à leurs questions et observations permettant à l’intervenant d’aller plus loin dans l’analyse de la traite négrière ou de l’esclavage. Par ailleurs, ce fut un réel plaisir d’apprendre des enseignants que certaines images de notre exposition ont été intégrées à leur pratique pédagogique ; une tendance à « un certain renouvellement des sources et des approches » que préconise la Fondation pour la Mémoire de l’esclavage (FME). Il est en effet regrettable, souligne cette institution nationale dans ses recommandations au ministre de l’Education nationale, que les manuels scolaires mettent l’accent sur le côté économique ou commercial de la traite négrière et négligent « les révoltes et résistances » (Les notes de la FME n°1 – septembre 2020).

Paul Bert janv. 2021 C          « L’empreinte de l’esclavage des Noirs est majeure sur notre histoire : il a donné naissance à la France dans laquelle nous vivons – un territoire français qui se déploie sur plusieurs continents, une population aux origines diverses » (Les notes de la FME). Ne pas rappeler constamment ce fait, c’est laisser croire que tous ceux qui ne sont pas Blancs sont des étrangers n’ayant aucun passé avec la France. Il faut donc « faire comprendre à la jeunesse comment la France d’aujourd’hui est, dans sa géographie, sa diversité et sa culture, le produit de cette histoire de quatre siècles » (id). C’est la mission confiée par l’État à la Fondation pour la mémoire de l’esclavage dirigée par monsieur Jean-Marc Ayrault ; et c’est également la mission de La France noire auprès des jeunes générations. Une mission de fraternité nationale que certains ont tendance à oublier. Oui, mieux connaître l’Autre pour respecter sa différence doit être une devise chère au coeur de tous ceux qui ont la charge de faire des jeunes d’aujourd’hui les citoyens de demain respectueux de la fraternité républicaine.

          Deux journées très agréables. Comme cela arrive parfois dans mes échanges avec les collègues, je suis reparti avec un conseil de lecture : Afrotopia (de Felwine Sarr). Un collègue qui a beaucoup aimé mon exposé préliminaire m’a vivement conseillé ce livre dont les propos rejoindraient les miens.

Raphaël ADJOBI

         

Le lycée Benjamin Francklin (Orléans) accueille « La France noire » pour la troisième fois

Orléans 2021 (1)          Depuis l’année scolaire 2018 – 2019, le lycée Benjamin Francklin d’Orléans a adopté notre exposition « Les Noirs illustres et leur contribution à l’histoire de France ». En d’autres termes, c’est la troisième année consécutive que les collègues documentalistes permettent aux élèves de l’établissement d’échanger avec l’intervenant de notre association autour des deux abolitions de l’esclavages (1794 et 1848) et des deux Guerres mondiales. Présenter aux jeunes ces pages de notre histoire sous un angle différent leur permet de découvrir que, depuis le XVIIIe siècle, l’histoire officielle de la France s’écrit avec des citoyens Noirs. D’ailleurs, chacun doit se dire que la « Fraternité », le troisième pilier de notre devise nationale, est la marque définitive de cette inclusion des Noirs à l’histoire de France après 1848. Merci à notre collègue d’histoire – et numismate* – qui a tenu à nous apporter cette information pour appuyer la justesse de nos propos.

Orléans 2021 (2)          En cette période où les mesures sanitaires n’autorisent pas les activités obligeant le brassage des élèves, le seul intervenant extérieur retenu par le lycée est celui de La France noire – parce qu’il ne s’adresse qu’à une seule classe à la fois. Merci à nos collègues documentalistes qui, soucieux de la culture à destination de la jeunesse, ont tenu à maintenir notre visite. Ce sont des lycéens curieux et très intéressés que nous avons rencontrés. Le questionnaire qui accompagnait l’exposition mise à leur disposition – quelques jours avant la rencontre – leur a permis de prêter plus d’attention aux œuvres des personnages constituant la galerie de portraits. Ainsi, les échanges ont été très riches et passionnants. Merci également aux collègues qui accompagnaient les lycéens. On ne le redira jamais assez : des enseignants intéressés font des élèves désireux de savoirs.

Orléans 2021 (3)          Celles et ceux qui ont en commun certaines valeurs, et qui tiennent à les entretenir et à les partager, se reconnaissent aisément. Ainsi, au lycée Benjamin Francklin, nous avons trouvé des collègues qui sont devenu(e)s de vrai(e)s ami(e)s. Amitiés à toutes et à tous.

* Qui collectionne et étudie les monnaies. La numismatique est une science auxiliaire de l’histoire ; en archéologie, elle participe à la datation des faits.

Raphaël ADJOBI

L’esclavage et le racisme au programme culturel du collège Pierre-Auguste Renoir (45 – Ferrières-en-Gâtinais)

Ferrières 2020          Le mardi 15 et le jeudi 17 décembre 2020, dans le cadre de sa « semaine de l’engagement citoyen », le collège Pierre-Auguste Renoir a accueilli deux de nos trois expositions pédagogiques itinérantes : Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques pour les quatrièmes, et L’invention du racisme pour les sixièmes. Si notre travail sur l’esclavage est reçu pour la troisième année consécutive par l’établissement, celui sur le racisme était une découverte pour l’équipe pédagogique. Et ici comme à Saint-Grégoire (Pithiviers – 45) et à Saint-Jacques (Joigny – 89), tout le monde est tombé d’accord pour saluer la qualité de cet outil pédagogique que même les adultes gagneraient à découvrir pour tester leurs connaissances sur le sujet.

Pierre-Auguste Renoir 2020 B

Qu’est-ce que la semaine de l’engagement ?

          Le ministère de l’Education nationale voudrait, par la généralisation des semaines de l’engagement, « sensibiliser les collégiens et les lycéens à l’engagement sous toutes ses formes dans et hors de l’établissement ». Cette initiative vise à faire comprendre aux jeunes que la théorie dispensée en classe c’est bien, mais l’engagement qui montre le visage de la pratique permet de voir les limites de la théorie – comme le dit si bien un jeune lycéen dans une vidéo sur le site de l’Education nationale. A l’heure où les programmes d’enseignement ne cessent de parler de projets aux élèves, il est fort étonnant que certains établissements restent en marge de cette sensibilisation des jeunes. Comment ceux-ci peuvent-ils comprendre que pour mener des projets il faut forcément s’engager dans quelque chose, oser franchir une étape – minime soit-elle – s’ils ne voient pas les expériences concrètes des adultes ? L’association La France noire témoigne de l’engagement de personnes dans un projet qui, au départ, était purement théorique. C’est en voyant la passion de personnes engagées dans des projets ou des actions concrètes que les jeunes peuvent, à leur tour, essayer de mettre en pratique leurs idées ou leurs rêves en s’engageant. Les chefs d’établissements et les collègues qui sollicitent des interventions de personnes extérieures pour des savoirs ou expériences spécifiques savent très bien les bienfaits de leur action sur l’épanouissement de leurs élèves. L’intervenant de La France noire, que je suis, le constate aussi.

Ferrières déc. 2020 A         Merci à Madame Sophie Démaret – principale adjointe – qui a tenu à nous exprimer la grande satisfaction de l’équipe pédagogique quant aux interventions de la France noire durant ces deux journées. Merci également à notre collègue documentaliste, Madame Anne-Claude Buiron, qui a été à la fois notre guide et une aide précieuse lors de l’installation et la désinstallation des expositions.

Raphaël ADJOBI

Notre exposition sur l’esclavage au collège Saint-Jacques (89)

Saint-Jacques - Expo 2020          Deux semaines après avoir accueilli notre exposition sur le racisme le lundi 30 novembre 2020, le collège Saint-Jacques de Joigny vient d’offrir – le lundi 14 décembre – pour la troisième fois, notre exposition sur l’esclavage aux élèves des classes de quatrième. Les quatre classes ont pu ainsi voir des aspects singuliers de la déportation des Africains et leur mise en esclavage dans les Amériques – en prolongement de leur cours d’histoire.

Saint-Jacques déc. 2020 D          C’est toujours un réel plaisir de voir les élèves curieux de découvrir une histoire de France qui leur semblait lointaine. De toute évidence, la force des images leur a permis de prendre rapidement conscience que l’esclavage dans les Amériques avait une dimension autre que la simple exploitation de la force physique des Noirs. Nulle part ailleurs, la lutte pour la liberté n’a été aussi permanente. Bravo aux élèves pour leurs questions et leurs réponses pertinentes qui ont permis à l’intervenant de leur faire découvrir divers aspects de cette histoire. Je leur dis aussi merci pour leurs applaudissements. Merci aux collègues qui – à Saint-Jacques et ailleurs – en se montrant intéressés, communiquent leur plaisir de découvrir ces pages de notre histoire à leurs élèves.

Raphaël ADJOBI

Notre exposition pédagogique sur l’esclavage au collège Pierre Larousse (Toucy – 89)

20201207_115123          Dans le cadre de la semaine de l’engagement citoyen, le collège Pierre Larousse de Toucy a invité pour la troisième année consécutive La France noire pour un échange avec les classes de quatrième autour de notre exposition Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques. Notons que cette exposition s’est enrichie de deux panneaux supplémentaires montrant d’une part un comptoir négrier, et d’autre part une preuve en image de la lutte des Anglais contre la traite négrière sur les mers. Et ce sont les enseignants qui sont les premiers étonnés de la découverte de ces images inconnues des manuels scolaires et des revues destinées aux scolaires ou aux adultes.

20201211_104815 (1)          Les cinq classes ayant participé à cette rencontre ont prêté une grande attention à l’exposé de l’intervenant. C’est toujours un plaisir de voir les jeunes opiner de la tête quand, dans le préambule, on leur précise que ce savoir sur l’esclavage des Noirs qu’on leur apporte n’est pas destiné à meubler l’esprit et à réussir des examens mais à mieux connaître un pan de l’histoire de France dans le but de mieux connaître l’Autre pour respecter sa différence. Oui, le respect de nos différences passe nécessairement par la connaissance de nos différentes histoires que nous devons absolument intégrer à notre récit national. Et comme à chacune de nos interventions, c’est indiscutablement l’extrême violence exercée sur le corps des Noirs qui retient immédiatement l’attention des élèves. L’occasion de leur expliquer que cette violence est la preuve des résistances que les africains opposaient à la volonté des Européens de les exploiter par l’esclavage. Sans opposition à l’injustice, sans volonté de recouvrer sa liberté, il n’y aurait pas eu de mutilations, de décapitations, de flagellations publiques, de chasses à l’homme dans les bois avec des molosses spécialement formés pour tuer. En d’autres termes, ces actes de barbaries sont les réponses des colons à l’opposition ou à la résistance des esclaves à l’injustice à laquelle on les soumettait. En effet, l’esclavage se résume à cette simple marque d’injustice : exploiter la force physique de l’autre pour son profit personnel ! Cette définition de l’esclavage permet à chacun de réfléchir sur la réalité des conditions des humains autour de nous et à travers le monde en ce XXIe siècle.

          Bravo aux élèves pour leurs questions et observations pertinentes qui ont permis des échanges très agréables. Qu’ils soient aussi remerciés pour leurs encourageants applaudissements. Merci aux collègues de nous avoir exprimé leurs sentiments personnels sur la qualité de notre outil pédagogique et du discours qui l’accompagne. Merci à la direction de l’établissement de nous témoigner sa confiance et de croire que c’est ensemble – en ouvrant les pages oubliées de l’histoire de France – que nous formerons des citoyens respectueux de notre diversité nationale. 

Raphaël ADJOBI

L’exposition de « La France noire » sur le racisme au collège Saint-Jacques (Joigny – 89)

Saint-Jacques nov; 2020          L’exposition de La France noire intitulée « L’invention du racisme et la négation des traces de l’homme noir dans l’histoire de l’humanité » a fait sa deuxième sortie pédagogique au collège Saint-Jacques – de Joigny. C’est avec un intérêt admirable que les élèves des quatre classes de cinquième ont rencontré, successivement, l’intervenant de l’association pour non seulement découvrir les bases scientifiques et historiques du racisme mais aussi pour lui poser des questions et exprimer des sentiments personnels sur certaines images de l’exposition.

          En effet, il était difficile aux jeunes de rester indifférents devant la vingtaine de panneaux aux couleurs vives et très variées illustrant des réalités que le conférencier analysait : l’extraordinaire diversité des traits physiques des Africains, des scientifiques à l’oeuvre pour établir le niveau d’intelligence des humains selon la couleur de leur peau, des publicités d’hier et d’aujourd’hui pleines de préjugés facilement reconnaissables, des enfants victimes du racisme des adultes ou que l’on prépare à l’idée que « Noirs » et « Blancs » ne doivent pas se mélanger…. En tout cas, les élèves avaient le sentiment qu’on leur donnait enfin la parole pour dire ce qu’ils pensent d’une réalité sociale qu’ils partagent avec les adultes mais sur laquelle leurs avis ne semblaient pas compter. Et c’est vrai qu’à les entendre, les adultes que nous sommes notons que les jeunes ne sont pas dupes des marques visibles du racisme que l’on entretient souvent dans de petits cercles pour ensuite les exprimer bruyamment ou sournoisement dans les espaces publics. Ils comprennent vite que le racisme n’est pas naturel mais le résultat d’une culture sociale savamment entretenue par des images et des discours auxquels il leur faudra désormais faire attention.

Trois jeunes filles et la constr. 3         Notre collègue et amie Marie-Anne Perroud se réjouit pour sa part que l’établissement offre cette exposition aux classes de cinquième, même s’il est évident qu’elle est utile à tous les niveaux. C’est, explique-t-elle, une bonne façon de préparer les élèves à être plus sensibles au contenu de l’exposition sur l’esclavage proposée aux classes de quatrième. C’est un enchaînement logique avec des connaissances qui se complètent admirablement, conclut-elle. Et notre collègue Nicolas Timpano d’ajouter : « c’est maintenant, pendant qu’ils sont sensibles aux images qu’il faut leur apporter les connaissances précises sur le sujet ».

Raphaël ADJOBI

L’exposition pédagogique « L’invention du racisme » au collège Saint-Grégoire de Pithiviers (Liss Kihindou)

128092110_oLa première sortie de notre exposition sur le racisme a eu lieu le jeudi 19 et le vendredi 20 novembre 2020 à Pithiviers, dans le Loiret. Notre amie Inès Kihindou – écrivaine sous le nom de Liss Kihindou – professeure de français à qui la direction du collège Saint-Grégoire avait confié la gestion de la visite de l’exposition a écrit un article sur son blog que nous reprenons ici. Auparavant, dès le soir du vendredi 20, elle avait manifesté sur sa page Facebook sa satisfaction de ces deux journées. En réponse à cette brève publication, je lui avais laissé un message exprimant mes impressions personnelles. Voici son article avec les photos qu’elle a prises et publiées. Signalons que le collège Saint-Grégoire de Pithiviers a reçu notre exposition sur l’esclavage durant l’année scolaire 2017-2018.

Liss Kihindou          Le collège Saint-Grégoire, de Pithiviers, a accueilli l’exposition « L’invention du racisme et la négation des traces de l’homme noir dans l’Histoire de l’Humanité ». Il nous paraît en effet important de déconstruire dans l’esprit de nos jeunes l’idée de la hiérarchie des ‘‘races’’, de leur faire comprendre que le racisme repose davantage sur des manipulations scientifiques que sur des faits objectifs. Autrement dit, le racisme est une invention, une ruse pour légitimer la relégation de l’homme noir dans les greniers ou plutôt dans les caves de l’Humanité : l’esclavage, la traite des Noirs et la colonisation peuvent ainsi prospérer sans que la bonne conscience ne soit inquiétée.

          L’avantage, avec les jeunes, c’est que les préjugés véhiculés par la société depuis des siècles n’ont pas encore pris racine. Leurs réactions, devant certains panneaux montrant une situation particulièrement humiliante pour les hommes appelés « Noirs », révèlent leur souci d’une fraternité véritable entre les humains. Par exemple, ils étaient autant attendris par l’image de jeunes enfants à la couleur de peau différente, heureux de se faire une accolade amicale, qu’ils étaient choqués par celle où l’on voit des enfants noirs isolés dans un coin de la salle tandis que tous les autres enfants, blancs, étaient rassemblés autour d’une table. Que la photo date de 2019 oblige à comprendre une chose : la ségrégation raciale a beau être abolie depuis longtemps, l’esclavage et la traite ont beau avoir été qualifiés de crimes contre l’humanité et interdits depuis longtemps, dans les faits, les afro-descendants ne sont pas toujours regardés – et traités – de la même manière que les autres.

Qu'est-ce que le racisme          J’ai beaucoup apprécié les questions, les observations, les commentaires des élèves. De la 6e à la 3e, ils ont fait preuve d’une perspicacité étonnante. Une heure par classe s’est même révélée insuffisante : les élèves avaient encore beaucoup à dire.

128092297_oRaphaël Adjobi, le président de l’association La France noire, qui a réalisé cette exposition, a raison de dire que les craintes concernant certains sujets que l’on évite d’aborder se révèlent infondées : « Merci, Liss, d’avoir permis ces deux journées de rencontre. Les collègues confirment par leur approbation unanime que l’on peut enseigner avec succès l’histoire du racisme dans nos établissements scolaires. Les parents auraient été fiers de voir l’intérêt de leurs enfants pour le sujet et surtout la pertinence de leurs réponses à mes questions. A la sortie de la cantine, en traversant la cour de récréation, des élèves sont revenus me remercier et dire qu’ils avaient beaucoup apprécié ‘‘la conférence’’. » « En plus de l’intérêt que les élèves ont porté à l’exposition, j’ai beaucoup apprécié l’esprit des collègues et les échanges que j’ai eus avec eux. » (Propos de Raphaël Adjobi)

Image revueLes connaissances de Raphaël Adjobi ont en effet été profitables même aux enseignants. J’ai personnellement beaucoup appris. C’est d’ailleurs aussi le témoignage de Françoise Parry, la secrétaire et trésorière de l’association : « Les membres de l’association apprennent beaucoup grâce aux articles de Raphaël. On découvre tant de choses. »  L’occasion de préciser que l’association vit grâce au soutien financier des membres adhérents, qui sont majoritairement Blancs, « A l’image de la France », aime à rappeler Raphaël. Le statut des afro-descendants en France ne concerne pas que les Noirs. C’est l’action collective de tous les citoyens français qui fera que notre France soit un pays où la liberté, la fraternité et l’égalité rayonnent dans tout leur éclat. Les enseignants couleur

Liss Kihindou ( blog : Valets des livres)

Retour à Notre-Dame de Cosne-Cours-sur-Loire

Cosne-sur-Loire sept. 2020 - capt. bis A          Comme l’année dernière, c’est le collège Notre-Dame de Cosne-Sur-Loire (58 – Nièvre) qui est le premier établissement à accueillir La France noire dès le 21 septembre. Mais cette fois, c’est sous les masques que s’est déroulé l’échange autour de l’exposition «Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques». Disons donc que sous le masque la culture continue.

Cosne-sur-Loire sept. 2020 - capt. 1 A          Rappelons que l’Education nationale conseille vivement aux professeurs de permettre aux élèves de travailler autrement les contenus des programmes scolaires que par un enseignement «académique» consistant par exemple à considérer qu’un sujet d’histoire est l’affaire exclusive du professeur d’histoire. En d’autres termes, depuis quelques années, une thématique peut constituer un «enseignement pratique interdisciplinaire» (EPI), c’est-à-dire être menée de front par différents professeurs – donc dans différentes matières – avec les élèves d’un même niveau. Ainsi, cette deuxième visite de notre exposition n’avait pas seulement pour objectif d’élargir les connaissances des élèves en histoire sur la traite et l’esclavage des Noirs dans les Amériques. Elle constituait aussi le point de départ d’un travail collectif entre Madame Sylvie Plançon, la professeure d’histoire, et ses collègues de français, arts plastiques, éducation musicale, EPS et leurs élèves de quatrième.

          Pour que cet enseignement laisse des traces concrètes et durables dans chacune des matières afin de témoigner de l’investissement des élèves, ceux-ci participent à la sixième édition du concours national de «La flamme de l’égalité». Oui, ce concours existe ! Il est organisé par le Ministère de l’Education nationale, la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, et la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Et en 2021, le prix qui sera décerné marquera le 20e anniversaire de la loi Taubira reconnaissant la traite et l’esclavage comme crime contre l’humanité. Une adroite façon d’inciter les enseignants et les élèves à porter une attention particulière sur la construction de «l’égalité», le deuxième pilier de notre devise nationale. Tous libres, oui ! mais être tous égaux est aussi une absolue nécessité. Sommes-nous combien à le rappeler souvent autour de nous ? Comment ? Par quel outil pédagogique ? En tout cas, en s’appuyant sur notre exposition pédagogique pour produire leurs oeuvres écrites, orales, picturales, musicales…. (je ne cite pas tous les domaines qui seront exploités) les élèves auront le temps de bien réfléchir à cette réalité : parler d’égalité suppose forcément prendre en considération l’Autre avec les droits que je défends pour moi.

          La France noire souhaite bonne chance aux élèves de quatrième. Amitié à Mme Plançon qui a eu l’idée de donner aux élèves des bases concrètes faites d’images rares sur la vie et les luttes des esclaves pour nourrir leur enthousiasme. Bon courage à toutes et à tous !

Raphaël ADJOBI

La France noire invitée au collège Pierre-Auguste Renoir (45 – Loiret)

5 - Ferrières 2020          Le mardi 4 février, notre exposition «Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques» a été accueillie au collège Pierre-Auguste Renoir à Ferrières-en-Gâtinais, dans le Loiret. Six classes de quatrième ont pu découvrir notre travail qui a reçu un très beau compliment de la collègue professeure documentaliste : «parmi toutes les expositions que nous avons accueillies, la vôtre est la plus belle !» Cette reconnaissance de la qualité de notre travail fait vraiment plaisir.

3 - Ferrières 2020          Après la visite de l’exposition, afin qu’aucune intervention ne ressemble à la précédente, la liberté est donnée aux élèves de s’exprimer sur les panneaux qui ont retenu leur attention. C’est donc à travers leurs choix et l’intérêt porté à tel ou tel aspect de de la traite ou de l’esclavage que se font les échanges. Et cette fois, ce sont les conditions dans lesquelles se réalisaient la traite qui sont revenues, majoritairement, dans les nombreuses questions des élèves. Soucieux d’apporter des réponses claires et convaincantes sur ce chapitre de l’histoire, un dépliant illustré d’images de la réalité du terrain – jamais présentée dans les manuels scolaires – est désormais laissé aux élèves et aux enseignants. Quant au sort des femmes, il reste l’élément incontournable de l’exposition aux yeux des jeunes filles. Et c’est aussi l’occasion de montrer à tous les élèves quelques spécificités de l’esclavage des noires dans les Amériques comme, par exemple, l’impossibilité de former un noyau familial durable parce que toute cohésion sociale parmi les esclaves était considérée comme une menace pour les colons. Les enfants étaient donc vendus dès l’âge de 8 ou 9 ans. Ainsi, à l’abolition de l’esclavage, étaient apparus dans les Amériques ce que l’écrivain Ta-Nehisi Coates appelle «ces temps d’indignité chronique [où] les pères se vantaient d’abandonner leurs gosses» (Le grand combat, éd. Autrement 2017). 

1 - Ferrières 2020

Retour au lycée Benjamin Franklin (Orléans – 45 Loiret)

2 - Orléans 16-01-2020            Pour la deuxième année consécutive, notre exposition « Les Noirs illustres et leur contribution à l’histoire de France » a été présentée aux jeunes du lycée Benjamin Franklin à Orléans. Six classes étaient inscrites pour bénéficier de notre intervention. «C’est la rançon du succès», diront les collègues documentalistes qui ont pris soin de nous durant les 9 heures passées dans l’établissement. Effectivement, tous les enseignants qui nous avaient rencontrés l’année dernière étaient visiblement contents de nous revoir.

            Donner plus d’importance à la culture dans la formation des jeunes lycéens semble, de toute évidence, l’objectif que s’est fixé le lycée Benjamin Franklin. Depuis notre premier passage très apprécié par les enseignants, l’établissement a multiplié les appels aux intervenants extérieurs. En tout cas, le travail de La France noire consistant à faire connaître aux jeunes générations les pans de l’histoire de France impliquant les Noirs apparaît à tous une absolue nécessité. Nos collègues nous ont clairement fait comprendre que désormais nos conférences font partie du programme des activités culturelles du lycée Benjamin Franklin ; un lycée qui compte plus de 2.000 élèves.

1 - Orléans 16-01-2020           Merci de tout cœur à nos collègues documentalistes – Guyonne D. et Sébastien V. – pour l’accueil et les échanges autour des livres à découvrir afin de rester pour ainsi dire sur les mêmes longueurs d’onde quant aux conseils de lecture à donner aux jeunes.

  • Photo du bas : avec Françoise Parry (notre secrétaire et trésorière qui m’avait accompagné) et les collègues documentalistes).