Notre exposition sur l’esclavage au collège Saint-Jacques (89)

Saint-Jacques - Expo 2020          Deux semaines après avoir accueilli notre exposition sur le racisme le lundi 30 novembre 2020, le collège Saint-Jacques de Joigny vient d’offrir – le lundi 14 décembre – pour la troisième fois, notre exposition sur l’esclavage aux élèves des classes de quatrième. Les quatre classes ont pu ainsi voir des aspects singuliers de la déportation des Africains et leur mise en esclavage dans les Amériques – en prolongement de leur cours d’histoire.

Saint-Jacques déc. 2020 D          C’est toujours un réel plaisir de voir les élèves curieux de découvrir une histoire de France qui leur semblait lointaine. De toute évidence, la force des images leur a permis de prendre rapidement conscience que l’esclavage dans les Amériques avait une dimension autre que la simple exploitation de la force physique des Noirs. Nulle part ailleurs, la lutte pour la liberté n’a été aussi permanente. Bravo aux élèves pour leurs questions et leurs réponses pertinentes qui ont permis à l’intervenant de leur faire découvrir divers aspects de cette histoire. Je leur dis aussi merci pour leurs applaudissements. Merci aux collègues qui – à Saint-Jacques et ailleurs – en se montrant intéressés, communiquent leur plaisir de découvrir ces pages de notre histoire à leurs élèves.

Raphaël ADJOBI

Notre exposition pédagogique sur l’esclavage au collège Pierre Larousse (Toucy – 89)

20201207_115123          Dans le cadre de la semaine de l’engagement citoyen, le collège Pierre Larousse de Toucy a invité pour la troisième année consécutive La France noire pour un échange avec les classes de quatrième autour de notre exposition Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques. Notons que cette exposition s’est enrichie de deux panneaux supplémentaires montrant d’une part un comptoir négrier, et d’autre part une preuve en image de la lutte des Anglais contre la traite négrière sur les mers. Et ce sont les enseignants qui sont les premiers étonnés de la découverte de ces images inconnues des manuels scolaires et des revues destinées aux scolaires ou aux adultes.

20201211_104815 (1)          Les cinq classes ayant participé à cette rencontre ont prêté une grande attention à l’exposé de l’intervenant. C’est toujours un plaisir de voir les jeunes opiner de la tête quand, dans le préambule, on leur précise que ce savoir sur l’esclavage des Noirs qu’on leur apporte n’est pas destiné à meubler l’esprit et à réussir des examens mais à mieux connaître un pan de l’histoire de France dans le but de mieux connaître l’Autre pour respecter sa différence. Oui, le respect de nos différences passe nécessairement par la connaissance de nos différentes histoires que nous devons absolument intégrer à notre récit national. Et comme à chacune de nos interventions, c’est indiscutablement l’extrême violence exercée sur le corps des Noirs qui retient immédiatement l’attention des élèves. L’occasion de leur expliquer que cette violence est la preuve des résistances que les africains opposaient à la volonté des Européens de les exploiter par l’esclavage. Sans opposition à l’injustice, sans volonté de recouvrer sa liberté, il n’y aurait pas eu de mutilations, de décapitations, de flagellations publiques, de chasses à l’homme dans les bois avec des molosses spécialement formés pour tuer. En d’autres termes, ces actes de barbaries sont les réponses des colons à l’opposition ou à la résistance des esclaves à l’injustice à laquelle on les soumettait. En effet, l’esclavage se résume à cette simple marque d’injustice : exploiter la force physique de l’autre pour son profit personnel ! Cette définition de l’esclavage permet à chacun de réfléchir sur la réalité des conditions des humains autour de nous et à travers le monde en ce XXIe siècle.

          Bravo aux élèves pour leurs questions et observations pertinentes qui ont permis des échanges très agréables. Qu’ils soient aussi remerciés pour leurs encourageants applaudissements. Merci aux collègues de nous avoir exprimé leurs sentiments personnels sur la qualité de notre outil pédagogique et du discours qui l’accompagne. Merci à la direction de l’établissement de nous témoigner sa confiance et de croire que c’est ensemble – en ouvrant les pages oubliées de l’histoire de France – que nous formerons des citoyens respectueux de notre diversité nationale. 

Raphaël ADJOBI

L’exposition de « La France noire » sur le racisme au collège Saint-Jacques (Joigny – 89)

Saint-Jacques nov; 2020          L’exposition de La France noire intitulée « L’invention du racisme et la négation des traces de l’homme noir dans l’histoire de l’humanité » a fait sa deuxième sortie pédagogique au collège Saint-Jacques – de Joigny. C’est avec un intérêt admirable que les élèves des quatre classes de cinquième ont rencontré, successivement, l’intervenant de l’association pour non seulement découvrir les bases scientifiques et historiques du racisme mais aussi pour lui poser des questions et exprimer des sentiments personnels sur certaines images de l’exposition.

          En effet, il était difficile aux jeunes de rester indifférents devant la vingtaine de panneaux aux couleurs vives et très variées illustrant des réalités que le conférencier analysait : l’extraordinaire diversité des traits physiques des Africains, des scientifiques à l’oeuvre pour établir le niveau d’intelligence des humains selon la couleur de leur peau, des publicités d’hier et d’aujourd’hui pleines de préjugés facilement reconnaissables, des enfants victimes du racisme des adultes ou que l’on prépare à l’idée que « Noirs » et « Blancs » ne doivent pas se mélanger…. En tout cas, les élèves avaient le sentiment qu’on leur donnait enfin la parole pour dire ce qu’ils pensent d’une réalité sociale qu’ils partagent avec les adultes mais sur laquelle leurs avis ne semblaient pas compter. Et c’est vrai qu’à les entendre, les adultes que nous sommes notons que les jeunes ne sont pas dupes des marques visibles du racisme que l’on entretient souvent dans de petits cercles pour ensuite les exprimer bruyamment ou sournoisement dans les espaces publics. Ils comprennent vite que le racisme n’est pas naturel mais le résultat d’une culture sociale savamment entretenue par des images et des discours auxquels il leur faudra désormais faire attention.

Trois jeunes filles et la constr. 3         Notre collègue et amie Marie-Anne Perroud se réjouit pour sa part que l’établissement offre cette exposition aux classes de cinquième, même s’il est évident qu’elle est utile à tous les niveaux. C’est, explique-t-elle, une bonne façon de préparer les élèves à être plus sensibles au contenu de l’exposition sur l’esclavage proposée aux classes de quatrième. C’est un enchaînement logique avec des connaissances qui se complètent admirablement, conclut-elle. Et notre collègue Nicolas Timpano d’ajouter : « c’est maintenant, pendant qu’ils sont sensibles aux images qu’il faut leur apporter les connaissances précises sur le sujet ».

Raphaël ADJOBI