Le lycée du Dauphiné à Romans-sur-Isère commémore l’abolition de l’esclavage

Romans discours coupé          Dans le cadre de la commémoration du 175e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France, le lycée polyvalent du Dauphiné à Romans-sur-Isère a fait du jeudi 27 avril une journée particulière qui marquera pour longtemps l’esprit des jeunes qui y étudient. Une journée de mémoire et de fête à laquelle ont été conviés non seulement des intervenants pour partager des savoirs – comme La France noire – mais aussi des animateurs culturels.

Romans accueil          La veille, Monsieur le proviseur, son adjointe et notre collègue documentaliste ont reçu leurs invités qui étaient déjà arrivés pour un bon repas dans un restaurant ; l’occasion de faire connaissance et vivre un moment de partage. Excellente idée parce que le lendemain chacun était à son poste pour jouer son rôle afin que la fête soit belle.

          La journée du jeudi commencera d’abord par le rassemblement de l’équipe pédagogique, des intervenants et animateurs autour des personnalités qui honoraient de leur présence la cérémonie. Après les mots de bienvenue, Monsieur le proviseur rappela l’histoire de l’abolition de l’esclavage en France qui se fit en deux étapes : une première fois en 1794, et une deuxième fois en 1848 parce que Napoléon Bonaparte avait décidé de remettre les citoyens noirs en esclavage en 1802. Puis le représentant du maire prit la parole pour se réjouir de cette belle fête commémorative qui marque aussi une vie nouvelle dans un établissement agréablement rénové. Effectivement, même si certains bâtiments attendent d’être réhabilités, l’établissement a fière allure, surtout avec son CDI dont l’intérieur vous donne l’impression d’être dans une cathédrale. La dernière à prendre la parole fut Madame la conseillère régionale : non seulement elle souligna l’importance de la cérémonie qui commémore une histoire nationale, mais elle appela la jeunesse à se souvenir afin de contribuer à rendre l’avenir plus fraternel. Un message qui rejoint celui de La France noire accompagnant ses expositions pédagogiques itinérantes.

Romans chorale et gospel - couleur          La journée a ensuite été marquée par la participation des lycéens aux rencontres avec les intervenants mais aussi à des moments festifs à l’extérieur avec deux groupes d’animation : un trio de gospel et un joyeux groupe de tambours aux couleurs vives. Bien vu de la part de l’équipe éducative !

Romans-sur-Isère l'équipe de la restauration          La direction du lycée du Dauphiné a tenu aussi à marquer cette journée d’une note spéciale : une cuisine créole pour tous ! C’est en effet dans les îles des Amériques, alors colonies françaises, que des populations venues d’ailleurs – oppresseurs et opprimés – vont forger leur destin. Le personnel de la restauration a donc travaillé avec le concours d’une équipe de dames spécialistes de la cuisine créole pour transporter chacun dans les îles le temps d’un repas.

Romans conférencier          La France noire* se réjouit d’avoir été invitée à cette belle fête commémorative nourrie d’inventivités et donc d’intervenants venus d’horizons différents. Aujourd’hui, grâce au Pass culture, les établissements scolaires n’hésitent plus à solliciter des acteurs de la vie culturelle dont le siège est à l’autre bout de la France. C’est dire que la culture traverse plus aisément les frontières de nos régions. Et cela est heureux.

* Les interventions de La France noire se sont déroulées sur deux journées (jeudi 27 et vendredi 28) et ont permis à 9 classes de bénéficier de la rencontre avec notre intervenant.

Raphaël ADJOBI

Le lycée Clément Ader accueille pour la deuxième fois « La France noire » au cours de cette année scolaire 2022-2023 !

Tournan mars 2023 C          Si grâce au Pass culture les expositions pédagogiques de La France noire peuvent être accueillies partout en France, ce dispositif permet aussi aux établissements scolaires de ne pas se limiter à une seule invitation quand ils sont satisfaits d’un acteur culturel qui propose plusieurs thématiques pour l’instruction des jeunes. Ainsi, après avoir reçu « Les Noirs illustres et leur contribution à l’histoire de France » en décembre dernier, le lycée Clément Ader à Tournan-en-Brie (77 – Seine-et-Marne) vient de découvrir « Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques ». C’est la première fois que La France noire est invitée deux fois par le même établissement au cours de la même année scolaire !

          Du lundi 27 au vendredi 31 mars 2023, les élèves et les enseignants de ce lycée de la Seine-et-Marne ont pu découvrir des aspects méconnus de l’histoire de l’esclavage des Noirs dans les Amériques et se faire une idée plus précise du combat de ces derniers contre leur asservissement. Ils ont tous compris que la maltraitance, les mutilations n’avaient pour seul objectif que de briser leur résistance ! La force de cette exposition a nourri dans l’esprit de notre collègue Thibault Noël-Artaud, professeur de philosophie et acteur des deux invitations, un nouveau projet : emmener ses élèves sur les traces de l’esclavage des Noirs à Paris ; en d’autres termes, aller découvrir les réalisations faites dans cette ville avec l’argent de la traite et de l’asservissement des Noirs dans les colonies. C’est l’antenne de l’association bordelaise Mémoires & Partage qui propose les visites « Paris négrier ».

Tournan mars 2023          Les 12 heures de conférence sur les deux journées – lundi et vendredi – ont permis à un maximum d’élèves de comprendre qu’il faut de temps en temps lever la tête des manuels scolaires pour accéder aux connaissances qui permettent de découvrir les réalités du monde. Et quand je les entends s’exclamer « Pourquoi on ne nous apprend pas tout çà ! », ma réflexion est toujours simple : «On devrait effectivement. Et c’est parce que tout cela n’est pas dans les manuels scolaires que vos enseignants me sollicitent pour vous apporter ces connaissances ». Et c’est vrai que les enseignants modestes sont toujours désireux de connaissances et soucieux de partager leurs découvertes avec leurs élèves. L’enthousiasme de nos collègues devant la qualité de notre travail fait plaisir et nous encourage à persévérer. Merci à notre collègue documentaliste qui est rapidement devenue une excellente ambassadrice des expositions de La France noire.

Tournan mars 2023 B          Je termine ce billet par un conseil aux collègues qui abandonnent définitivement l’étude des romans sur l’esclavage des Noirs avec leurs élèves parce que leur premier choix n’a pas été concluant. Quand vous ne maîtrisez pas un sujet, il n’y a aucune honte à faire appel à un collègue pour partager avec lui ses connaissances. La France noire est née pour permettre cette collaboration grâce à son savoir-faire spécifique. Pensez-y ! Ne privez pas les jeunes de connaissances en démissionnant devant les difficultés. Faites confiance à quelqu’un dont cette thématique est une passion, car, comme le dit si bien Didier Eribon « Au fond, c’est l’enthousiasme qui compte, et le désir de tout découvrir. Le contenu vient après » (Retour à Reims, Champs essais, 2018).

Raphaël ADJOBI

Le lycée Philippe Tissié à Saverdun (09 – Ariège) accueille « L’invention du racisme »

Saverdun 1       L’événement mérite d’être souligné : grâce au dispositif Pass culture mis en place par le ministère de l’Éducation nationale et de la culture, le lycée Philippe Tissié à Saverdun (Ariège 09) a pu demander l’intervention de l’association La France noire, lui permettant ainsi – pour la première fois de son existence – de présenter une de ses expositions à près de 800 kilomètres de son siège social (Joigny – 89) ! Tous les enseignants de cet établissement étaient d’accord avec nous pour reconnaître que ce dispositif rapproche la culture des campagnes ! La culture ne doit plus être le privilège des grandes villes. Nous avons même eu le grand plaisir d’entendre un collègue dire que la culture ne doit pas se limiter au patrimoine mais s’ouvrir aux connaissances qui interrogent notre conscience quant à la qualité de notre relation avec l’Autre. Très bien vu, cher collègue !

          Vous imaginez donc que ce voyage au sud de Toulouse, la ville rose, fut pour La France noire un vrai périple. Une nuit à Châteauroux à l’aller, et une une autre à Brive-la-Gaillarde sur le chemin du retour – une fois notre prestation de la journée du mardi 21 mars terminée. Après la nuit de repos dans cette ville, temple du rugby français, il a fallu faire une halte dans la charmante ville d’Issoudun pour déjeuner avant la dernière partie du parcours vers Joigny.

Saverdun 2          Quel grand plaisir de voir tous les enseignants enthousiastes, montrant un grand intérêt pour notre travail ! Les échanges furent forcément très riches : le professeur documentaliste voyait déjà le profit qu’il fera, dans un futur projet, de la partie de notre travail consacrée au racisme dans la publicité ; un collègue n’a pas hésité à rappeler aux élèves l’importance de l’histoire dans le développement de chaque individu – rejoignant ainsi une collègue qui a insisté sur l’importance d’avoir des connaissances pour apprécier les discours ambiants ; un autre collègue a dit combien son épouse, chef d’établissement, sera heureuse d’avoir des informations sur notre exposition. Quant au surveillant, il voyait dans cette exposition des arguments pour désamorcer les conflits entre les élèves internes de l’établissement. Indubitablement, tous ont vu dans l’attention des élèves que le racisme n’est tabou que dans l’esprit des adultes et nullement dans celui des jeunes.

          Devant tant de discours enthousiastes, la déléguée culture a exprimé, au moment de nous quitter, son désir de nous solliciter à nouveau pour rencontrer – en septembre ou en octobre – les élèves des deux établissements où elle enseigne.

          Merci à toutes et à tous pour vos belles appréciations qui ont rendu notre bref séjour bien agréable.

Raphaël ADJOBI

Le lycée Saint-Germain à Auxerre (89) accueille « L’invention du racisme »

Saint-Germain 89 fev. 2023 A          Du lundi 20 au vendredi 24 février 2023, le lycée Saint-Germain à Auxerre (89 – Yonne) a accueilli pour la deuxième fois une exposition de La France noire. Les professeures documentalistes, en accord avec le proviseur de l’établissement, ont tenu à profiter du Pass culture pour offrir aux jeunes l’occasion de découvrir les conditions dans lesquelles est né le racisme, et comment s’est organisée sa propagation.

          Il n’est pas inutile de dire ici que les adultes trop soucieux de la quiétude intellectuelle des élèves les privent de connaissances. Par le passé, c’est par le même souci de la quiétude intellectuelle des femmes et des esclaves qu’on les a éloignés des livres pour les priver de connaissances afin de les maintenir dans la sujétion des mâles et des maîtres. Que ces adultes-là sachent que c’est un réel plaisir de voir les jeunes surpris de découvrir l’origine du racisme et aussi d’avoir pour la première fois – grâce à notre exposition – l’occasion de rattacher des images des comportements des hommes aux théories des racialistes (des inventeurs des races humaines) du XIXe siècle.

Saint-Germain 89 fev. 2023 B          En effet, quand les jeunes prennent conscience de l’ampleur de l’immixtion du racisme dans la science, dans la publicité jusqu’en ce XXIe siècle, dans les actes devenus populaires comme jeter des bananes aux joueurs noirs sur un terrain de football ou se décaper la peau pour la blanchir, ils ne peuvent que se poser cette question : comment lutter contre le racisme ? Voici la réponse de l’un d’entre eux à son camarade qui a posé la question : « Je ne crois pas qu’en quelques décennies ou même en un siècle on pourra faire disparaître le racisme. Il est trop profondément ancré dans nos sociétés ». Devant la classe montrant un visage perplexe, la réponse du conférencier s’imposait : « Ne nous soucions pas du temps que cela prendra. L’essentiel est de commencer à semer des connaissances montrant comment le racisme s’est construit et comment il s’exprime encore aujourd’hui. Et c’est ce que fait l’association La France noire, contrairement à ceux qui se contentent de donner des leçons de morale. Nous vous apportons des connaissances pour que chacun apprenne à reconnaître les propos, les actes et les images qui perpétuent le racisme depuis deux siècles. Vous êtes jeunes, vous êtes la France de demain ; c’est vous qui dirigerez ce pays, c’est vous qui le construirez. Si vous voulez une France plus fraternelle que celle que nous vous offrons aujourd’hui, si les connaissances que nous vous apportons peuvent vous préserver de toutes les images et des propos que contient cette exposition, alors, grâce à une meilleure connaissance de notre histoire commune et au respect de vos différences, vous contribuerez à faire reculer le racisme ».

          Après cela, quel plaisir immense de voir des jeunes vous quitter comme ayant une mission à accomplir ! Merci à Monsieur le proviseur d’avoir pris le temps de venir assister à une séance de cette exposition-conférence de La France noire.

St-Germain févr. 2023Moment inoubliable dans la vie d’un conférencier : le lundi 20 février, un incident technique a retardé l’arrivée d’un groupe d’élèves à l’exposition-conférence. Évidemment, au moment où le conférencier entame le temps d’échange avec le groupe, la sonnerie met fin à la séance. La professeure demande alors aux élèves de se lever et de céder la place au groupe suivant. « Non madame, c’est intéressant ! On veut rester pour la suite !», crient-ils. Pour éviter la mutinerie qui s’annonçait, le conférencier propose aux élèves de les intégrer aux groupes qui passeront les deux jours suivants. Soulagés, ils quittent la salle avec des « mercis monsieur ». N’est-ce pas là une preuve du succès de cette exposition ?

Raphaël ADJOBI

Le collège Saint-Grégoire du groupe ECBG (45) accueille « La France noire » pour la troisième fois

LFN 3 membres - bleu          Le collège Saint-Grégoire – qui fait partie de l’Enseignement Catholique Beauce Gâtinais (ECBG) – a accueilli notre exposition Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques pour la deuxième fois le vendredi 20 janvier 2023. Notre première visite dans cet établissement avec cette exposition date de 2018. En 2019, avant les deux années de la COVID, ce collège avait permis à tous ses élèves (de la 6e à la 3e) de découvrir notre exposition L’invention du racisme et la négation des traces de l’homme noir dans l’histoire de l’humanité. Cette dernière visite avait donc un air de retrouvailles pour bon nombre de professeurs comme pour les invités.

Pithiviers coupé 2          Avouons-le tout de suite : si l’initiative de cette nouvelle invitation a cette fois été prise par notre collègue Pierre-Louis Boggio, professeur d’histoire, nous retrouvions-là notre amie et membre de La France noire Inès Kihindou – Liss pour les intimes, les blogueurs et les milieux littéraires. Durant toute la journée, nous avons été pris en charge par notre collègue documentaliste qui a également organisé l’accueil des élèves pour les séances d’intervention du conférencier. Merci à elle pour le bel accueil et le bon moment passé ensemble.

Pithiviers coupé          Ce fut une journée très agréable avec des élèves intéressés donc attentifs aux explications de l’intervenant qui leur apportait des compléments de connaissances à leur cours sur l’esclavage. Aller au-delà des manuels scolaires en élargissant les connaissances des jeunes grâce à notre exposition était en effet la volonté du professeur d’histoire qui l’avait beaucoup appréciée en 2018. C’est donc avec fierté que ce collègue a suivi les réactions de ses élèves par rapport aux images des panneaux qui ne peuvent laisser indifférents. Ce plaisir était partagé par les enseignants qui découvraient pour la première fois cette exposition qu’ils jugent absolument nécessaire à l’instruction de la jeunesse.

St-Grégoire 2023          Pari gagné donc pour notre amie Liss Kihindou qui, en 2018 et 2019, a eu l’idée d’inviter La France noire dans son établissement pour faire découvrir à ses collègues d’autres supports de transmission des savoirs. Désormais, l’équipe pédagogique du groupe ECBG sait qu’elle trouvera auprès de La France noire les outils pédagogiques qui accompagneront utilement et agréablement ses pratiques éducatives.

Raphaël ADJOBI

Le lycée Benjamin Franklin (Orléans) accueille pour la deuxième fois notre exposition sur l’invention du racisme

Orléans Benjamin Franklin          Le succès rencontré, en janvier 2022, au lycée Benjamin Franklin par notre exposition « L’invention du racisme et la négation des traces de l’homme noir dans l’Histoire de l’humanité » est indéniable ! La preuve, au moment de nous accueillir en janvier 2023, ces mots des professeurs documentalistes – les animateurs culturels de l’établissement chargés de proposer des actions complémentaires aux enseignements des professeurs : « Nous avons diffusé l’information de votre prochaine venue en fin de semaine, et cette fois encore, en quelques heures, vous étiez, comme on dit, prêts à jouer àguichet fermé” ! »

          C’est donc avec plaisir que nous avons retrouvé dans cet établissement scolaire des visages désormais familiers pour partager la belle complicité des passeurs de savoirs autour de notre exposition sur l’invention du racisme. Le jeudi 12 et le vendredi 13 janvier, neuf classes ont bénéficié de la rencontre avec le conférencier de notre association pour un temps de présentation puis de découverte de l’exposition, et enfin un temps d’échange. Curieux et attentifs, les élèves ont chaque fois exprimé leur étonnement et leur indignation devant les images illustrant les arguments qui ont servi à établir une échelle de valeurs entre les humains à partir des différences de couleur de leur peau. Les applaudissements qui ont clôturé chacune des rencontres peuvent être considérés comme la marque de la parfaite adhésion des élèves aux explications du conférencier. Un détail très plaisant : chaque fois, certains élèves ont tenu à venir le remercier. Quant aux enseignants, ils n’ont pas manqué de montrer leur satisfaction et parfois même leur enthousiasme devant la prestation vivante du conférencier.

Orléans 2023 élèves          C’est la cinquième année consécutive que le lycée Benjamin Franklin invite notre association. Et c’est la deuxième fois qu’il accueille L’invention du racisme et la négation des traces de l’homme noir dans l’Histoire de l’humanité, après avoir reçu durant trois années Les Noirs illustres et leur contribution à l’Histoire de France. Nous avons été très heureux d’apprendre des professeurs documentalistes que nos travaux et nos conférences ont modifié les pratiques pédagogiques des enseignants qui ont intégré nos thématiques à leurs cours. Aussi, ceux-ci aimeraient disposer de nos expositions plus longtemps ; ils aimeraient surtout une organisation différente de l’accueil des expositions afin d’y travailler avec les élèves avant la venue du conférencier.

          Que dire de plus sinon que nous avons là la preuve de la reconnaissance par nos collègues de l’utilité de nos expositions dans l’instruction des jeunes générations !

          Pour terminer, signalons un résultat réjouissant du dispositif Pass culture permettant à l’Éducation nationale de prendre en charge les interventions des acteurs culturels qu’elle a homologués : cette année, les professeurs documentalistes du lycée Benjamin Franklin envisagent d’offrir – aux frais de l’État – une deuxième exposition de La France noire aux enseignants et à leurs élèves. Les sections professionnelles et technologiques ayant l’esclavage à leurs programmes pourraient bientôt accueillir notre exposition Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques. C’est donc le deuxième lycée qui va accueillir, en cette année 2023, deux expositions de La France noire.

Raphaël ADJOBI

Le lycée Clément ADER (77) accueille « La France noire »

Clément Ader déc. 2022          Le lundi 12 et le vendredi 16 décembre 2022, l’association La France noire est intervenue au lycée Clément Ader (Seine-et-Marne) pour 9 heures de conférence (= 9 classes) avec son exposition Les Noirs illustres et leur contribution à l’histoire de France.

          Dans ce bel établissement à l’allure d’un campus universitaire où les activités artistiques (fanfare, orchestre, atelier cinématographique…) rivalisent les unes avec les autres, nous avons été accueillis par un professeur de philosophie passionné de l’histoire des Noirs de France. Connaisseur de l’art des esclaves fugitifs de Guyane et de l’histoire des procès ayant opposé esclaves africains et colons dans les Amériques, Thibault Noël-Artault a illuminé notre séjour au lycée Clément Ader à Tournan-en-Brie. Mille fois merci cher collègue… et désormais ami.

Clément Ader lolli          Tous les professeurs qui ont inscrit leur classe à cette rencontre ont été admiratifs de notre exposition et de la prestation du conférencier. La France noire est d’ailleurs invitée à revenir dans ce lycée en mars prochain avec son exposition Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques. Mais la belle surprise viendra le vendredi 16 (jour de la désinstallation de l’exposition) : nous devions commencer notre première prestation à 9h 30. Retenez bien : une collègue avait pris le risque de nous attendre au CDI à 9h dans l’espoir que nous serions là pour faire profiter ses élèves de quelques minutes de présentation de l’exposition. Et ce fut le cas : nous sommes arrivés à 9h. Certes, le temps était trop court pour procéder à un échange de questions-réponses ; mais les élèves sont repartis après des applaudissements à l’adresse du conférencier. Bravo à cette collègue ! Et à La France noire d’être arrivée une demi-heure avant l’heure prévue. 

Leçons du passage de La France noire au lycée Clément Ader

          Notre passage au lycée Clément Ader a été très fructueux dans la connaissance du fonctionnement du dispositif Pass culture destiné aux acteurs culturels ainsi que de la plateforme ADAGE destinée aux établissements scolaires ; deux logiciels communiquant entre eux. Là-bas, nous avons eu la confirmation que les établissements ont autant de difficultés que les acteurs culturels à maîtriser les outils électroniques qui leur sont dédiés. Aussi, il est à parier que très peu d’établissements scolaires sont parvenus à consulter, via ADAGE ou directement sur la plateforme Pass culture, les offres des conférenciers et exposants. Tous les enseignants peuvent-ils visualiser depuis chez eux ou en compagnie du ou de la délégué(e) culture de l’établissement* les offres des acteurs et professionnels de la culture ? En effet, avoir une idée des offres disponibles permet de les envisager comme supports ou accompagnements des cours ou des projets à mener avec les élèves.

Clément Ader B coupé          Il est à noter que même les plus petits collèges ne comptant qu’une centaine d’élèves – en réunissant les 4e à les 3e – disposent de 2500 à dépenser durant l’année. Largement suffisant pour mener à bien deux ou trois projets avec un acteur culturel (exemple La France noire) ou un professionnel de la culture (exemple un artiste, ou un contrat de film avec une salle de cinéma) ! Les lycées comptant autour de mille élèves disposent d’environ 22 000 à 28 000 euros, et ceux comptant autour de deux mille élèves atteignent les 40 000 euros ! Aucun de ces établissements ne pourra dépenser ces sommes colossales en une année en invitant des intervenants, en organisant des ateliers et en réalisant des sorties pédagogiques. Surtout quand on sait que les frais de déplacement des élèves ne sont pas pris en charge par le Pass culture. Trop d’argent disponible inutilisé pourrait encourager l’État à dire que les enseignants n’en font rien et qu’il convient de ne pas poursuivre l’expérience. Ce serait dommage, parce que beaucoup d’enseignants sont très contents du dispositif.

          On peut tout de même se réjouir du choix fait par l’Éducation nationale de ne pas transférer ces sommes aux établissements scolaires mais de les tenir à leur disposition et les encourager à consommer la culture proposée par les acteurs et les professionnels qu’elle a homologués. C’est la seule façon pour l’État de savoir si les enseignants montrent réellement de l’intérêt pour la culture et surtout ce que les établissements font de l’argent qui lui est dédié. En effet, les collèges et les lycées ne peuvent inviter ou ne fréquenter que les structures culturelles choisies par le ministère de l’Éducation nationale. D’autre part, l’État a compris que la culture a un prix et a mis les fonds nécessaires en place pour que les artistes, les auteurs, les exposants…. soient bien rémunérés. Respecter le savoir commence par le respect du porteur du savoir.

* Tous les collèges et lycées de France doivent avoir depuis 2001 un(e) délégué(e) culture dans le cadre du dispositif Pass culture. Celle-ci ou celui-ci doit informer ses collègues des offres des acteurs culturels pouvant intervenir dans les établissements et celles des professionnels de la culture. La ou le délégué(e) procède à la pré-réservation de l’offre (en accord avec le professeur demandeur) et le chef d’établissement à sa validation finale.

Raphaël ADJOBI

Cinquième intervention consécutive de « La France noire » devant les collégiens et les lycéens de Pierre Larousse à Toucy (89)

Toucy n° 1 coupé          Notre cinquième intervention consécutive devant les collégiens et les lycéens de Pierre Larousse à Toucy (89 – Yonne) a eu lieu du lundi 5 au vendredi 9 décembre 2022. Quatre classes de quatrième et quatre du lycée (177 élèves) se sont présentées durant ces deux journées pour écouter le conférencier de La France noire et échanger avec lui autour de l’exposition Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques. Il convient de retenir que, pour la troisième fois, les lycéens ont participé à cette rencontre à la demande de leurs professeurs.

          Pour notre association, c’est la dernière intervention sous la forme d’un contrat direct avec un établissement scolaire. En effet, au début du mois de novembre 2022, La France noire a accédé au grade de partenaire culturel de l’Éducation nationale grâce à l’homologation de ses trois expositions pédagogiques itinérantes par une commission de ce ministère dans le cadre de son dispositif « Pass culture ». Cette promotion permet à notre association de pratiquer enfin les tarifications officielles préconisées par la Société des Gens de lettres ainsi que par la Charte des auteurs et artistes ; elle lui permet surtout d’être rémunérée par l’Éducation nationale et non par les établissements scolaires. Plus de devis, plus de facture à leur soumettre. Notre employeur, c’est l’Éducation nationale !

Toucy n° 2 coupé          Le collège de Toucy a bien compris le profit qu’il peut tirer du dispositif « Pass culture ». Quand le prix fixé par l’intervenant est assez élevé pour l’établissement, il fallait procéder à une demande de subvention, et espérer durant des mois qu’elle soit accordée. Ce procédé fastidieux et angoissant qui retarde la mise en place des projets est désormais terminé ! Maintenant, il suffit à un établissement scolaire de prendre contact avec un acteur culturel homologué par l’Éducation nationale afin de lui demander une offre de son service sur ADAGE ; et ce ministère paie le prix que l’acteur culturel a indiqué sur sa plateforme. Bien sûr, la difficulté pour les enseignants et leur chef d’établissement, c’est qu’ils peuvent ne pas trouver sur la liste homologuée par l’Éducation nationale le conférencier, la troupe de théâtre ou l’exposant qu’ils aimeraient inviter. D’autre part, le transport des élèves de l’établissement scolaire au site de l’activité de l’acteur culturel homologué n’est pas pris en charge par l’Éducation nationale ! La facture du déplacement doit être payée sur le budget de l’Établissement scolaire ou faire l’objet d’une demande de subvention à une structure locale. Une complication supplémentaire évidente. Les enseignants seront donc obligés de privilégier les acteurs culturels qui interviennent dans les Établissements ; des acteurs culturels qui dans leur prix facturé à l’Éducation nationale tiendront compte, outre la prestation devant les élèves, des trois éléments suivants : le déplacement, éventuellement l’hébergement et la restauration. N’est-ce pas plus simple pour les établissements scolaires ?

Toucy n°3 coupé          Retenez que, après quelques tâtonnements, La France noire a pris soin d’indiquer de manière claire sur son site Internet – à la rubrique « Qui sommes-nous »les tarifications de ses interventions. Dans notre prochain compte rendu, nous vous parlerons de notre première sortie dans un lycée de Seine-et-Marne sous la formule ADAGE.

Raphaël ADJOBI

Le collège Saint-Michel à Reims (51) a accueilli notre exposition sur l’esclavage

Reims oct. 2022          Le collège Saint-Michel à Reims est le premier établissement scolaire de la Marne a accueillir une exposition de La France noire. C’est dans un grand CDI, lumineux, en forme de V – créant pour ainsi dire deux départements – que Madame Bindi, la professeure documentaliste, a accueilli notre exposition Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur libertés dans les Amériques, pour le grand plaisir des classes de quatrième.

Reims 2          En prolongement de leur cours sur l’esclavage, les élèves ont été très surpris de découvrir des images et des faits qu’ils n’avaient jamais imaginés. Leur attention était donc grande face au récit du conférencier. « L’histoire, vous la racontez, et cela ne peut que les captiver ! » a dit la professeure documentaliste satisfaite de l’écoute attentive des élèves. Effectivement, le conférencier ne fait pas un énième cours d’histoire ; il raconte l’histoire de la traite et de l’esclavage pour faire émerger des figures humaines éprises de liberté, faisant ressortir davantage la violence des méthodes mises en place pour briser cette soif de liberté. Merci Madame Bindi d’avoir vu juste.

Reims Mme Bindi texte          Pendant une semaine – du lundi 10 au vendredi 14 octobre – élèves et enseignants ont visité librement l’exposition. Celle-ci a même servi de support à un travail proposé par la professeure documentaliste aux élèves d’un autre niveau que la quatrième. Soucieuse de toujours proposer aux enseignants et aux élèves des connaissances nouvelles, Madame Bindi a déjà un projet pour l’année prochaine : accueillir notre exposition sur le racisme.

Raphaël ADJOBI

Le Collège Laurent Monnier à Saint-Aubin (39 – Jura) a accueilli notre exposition sur l’esclavage

Saint-Aubin sept.2022 B          Le vendredi 23 septembre 2022, l’exposition « Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques » a été accueillie au collège Laurent Monnier à Saint-Aubin dans le Jura. Grâce au projet pédagogique du professeur d’histoire et géographie, M. Yoann Frelin – qui avait déjà vu cette exposition en 2018 à Saint-François de Sales à Dijon où il exerçait – la direction de l’établissement a donné son accord pour que les élèves des classes de quatrième élargissent leurs connaissances sur « La formation de la personne et du citoyen ».

Saint-Aubin 2022 Raph          En effet, l’exposition de La France noire ne se contente pas de présenter la traite et l’esclavage des Noirs dans les Amériques. Comme son titre l’indique, elle met l’accent sur les luttes pour la liberté. A partir des luttes contre les captures, la déportation et « l’esclavagisation » (ou « esclavisation »), on peut aborder d’autres formes de liberté : liberté d’opinion, de circulation… C’est surtout l’occasion pour les élèves, selon M. Yoann Frelin, de « faire preuve d’esprit critique, et s’indigner contre l’esclavage. [Apprendre à] se battre pour les libertés pour tous et lutter contre les discriminations ». En clair, il appartient à chaque enseignant de faire preuve d’imagination avec ce bel outil pédagogique que nous tenons à la disposition de tous. Et dans notre exposition, la lutte des femmes esclaves pour leur liberté de procréer ou de ne pas procréer éclaire parfaitement le combat des femmes d’aujourd’hui à disposer librement de leur corps. Sur ce chapitre, notre collègue n’a pas manqué de citer Beloved de Toni Morrison ; récit dans lequel une mère est hantée par le fantôme de sa fille qu’elle a tuée pour lui éviter d’être esclave comme elle. Sa vie de cauchemars illustre donc parfaitement le lourd tribut payé par les Noirs pour leur liberté. Ce qui est totalement absent des manuels scolaires.

Saint-Aubin Jura 2022 Loli          Merci à Monsieur le directeur pour l’accueil, et merci de tout cœur à notre collègue documentaliste pour le précieux coup de main à l’installation et à la désinstallation de l’exposition et pour les échanges très intéressants sur la réalité sociale de cette zone du Jura limitrophe de la Côte d’Or, caractérisée par la faible densité de sa population ; état de chose expliquant la rareté des structures ou réseaux culturels. Nous sommes totalement d’accord avec nos deux collègues pour dire que vivre et étudier dans une zone éloignée des grands réseaux culturels demande beaucoup d’imagination pour rivaliser avec les zones qui en sont pourvues. Aussi nos collègues jugent-ils nécessaire la venue de porteurs de connaissances dans cette partie de leur département afin de briser l’isolement, source de pauvreté en matière de culture. La France noire, née dans une petite ville de l’Yonne (89), connaît bien ce souci. Oui, aujourd’hui il est possible de faire venir à soi la culture. Et parce que leurs différents projets sont fort intéressants, nos collègues de Saint-Aubin constituent un exemple à suivre pour les enseignants des petits établissements de province. Oui, ensemble, faisons circuler les connaissances !

Saint-Aubin réduitRaphaël ADJOBI