« Pierre Larousse » (89) invite « La France noire » pour la quatrième fois !

Toucy décembre 2021          Dans le cadre de sa « semaine de l’engagement citoyen », la Cité scolaire Pierre Larousse de Toucy (89) a invité pour la quatrième fois La France noire pour présenter son exposition « Les résistances africaines à la traite et la lutte des esclaves pour leur liberté dans les Amériques » aux lycéens et aux collégiens.

          En effet, à la demande des enseignants du lycée, la rencontre pédagogique avec La France noire a été cette fois ouverte aux lycéens. La journée du lundi 6 décembre leur a donc été réservée, et ils se sont montrés très intéressés par le contenu de notre exposition. Les quatrièmes ont été accueillis à leur tour le vendredi 10 décembre. Comme d’habitude, le temps d’échange avec l’intervenant est celui où les jeunes ont témoigné de l’attention qu’ils ont portée aux différents panneaux de l’exposition. Ils étaient environ 220 à participer à cette rencontre.

          Nous remercions les organisateurs qui, tous les ans, nous mettent dans de bonne condition de travail et prennent soin des intervenants durant la pause de la mi-journée.

Raphaël ADJOBI

La première déléguée départementale de La France noire

Suzanne EKIMA          Notre association va enfin pouvoir s’ancrer dans un autre département que l’Yonne (89) qui abrite son siège. Il y a quelques mois, La France noire avait enregistré l’adhésion de Suzanne EKIMA, responsable d’exploitation au sein d’une association d’aide à domicile dans les Yvelines (78). L’enthousiasme qu’elle a manifesté en découvrant nos travaux et nos interventions pédagogiques nous a poussés à chercher à mieux la connaître. A la mi-août, Françoise Parry (secrétaire et trésorière) et moi-même (président), avons donc fait le déplacement à Sartrouville pour la rencontrer.

Sartrouville avec Adoum 4         Suite à nos discussions, Suzanne a accepté d’être la déléguée de La France noire dans son département et plus largement dans la région parisienne. Afin de l’aider à faire connaître notre association dans sa zone d’action, une manifestation sera proposée à une municipalité des Yvelines autour de l’une de nos trois expositions pédagogiques. Ce projet sera mis en route quand les mesures sanitaires relatives à la COVID-19 le permettront.

          Merci à notre première déléguée pour son engagement qui nous fait plaisir. La France noire travaillera à mettre à sa disposition les documents publicitaires nécessaires à son action. Nous espérons qu’autour d’elle se constituera, avec le temps, une équipe dynamique qui nous fera connaître non seulement auprès des établissements scolaires mais également auprès des mairies de la région parisienne.

Raphaël ADJOBI

Collège Notre-Dame de Cosne-sur-Loire – Première sortie de l’année 2019-2020

     Notre exposition «Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques» a été reçue dans la Nièvre (58) pour la première fois. C’est le collège privé Notre-Dame de Cosne-sur-Loire qui a accueilli notre travail au CDI du lycée privé Simone Dounon, du lundi 16 au vendredi 20 septembre.

Cosne-sur-loire Sept. 2019 C     Comme l’a si bien dit la professeure d’Histoire à l’initiative de la demande d’intervention – Mme Sylvie Plançon – quand on est si loin des grandes structures culturelles, il faut «saisir les occasions d’ouvrir l’esprit des jeunes sur l’extérieur et leur permettre d’élargir leurs connaissances». Nous ne pouvons qu’applaudir une si belle parole et dire merci à notre collègue !

     Dans l’après-midi du lundi 16, nous avons reçu une classe du lycée qui étudiait des textes de Voltaire relatifs à l’esclavage. D’autre part, des enseignants qui n’accompagnaient pas d’élèves sont venus assister aux interventions, témoignant ainsi de l’intérêt qu’ils portent à notre travail. Merci à tous.

Cosne-sur-Loire sept. 2019 A

Cosne

Dans la presse locale : https://www.lejdc.fr/cosne-cours-sur-loire-58200/actualites/les-collegiens-confrontes-a-lesclavage_13657671/?fbclid=IwAR0fQYoyL_1E_daVMPxiWp45-q_L_hYURTQkJk1qgDeH7MibSsnpHhj_zGY

 

Les retrouvailles à La France noire – 2019

            Le 30 août 2019, La France noire a organisé les retrouvailles annuelles de ses membres – géographiquement proches de son siège social – pour un moment convivial et de partage d’informations relatives à ses futures activités auprès des collégiens et des lycéens. Ce rendez-vous affirme l’ancrage de l’association dans les paysages jovinien, icaunais (de l’Yonne) et national. Nous y tenons.

            A la fin de ce mois d’août, La France noire enregistre 4 demandes d’intervention ; la dernière date du 31 août ! L’année dernière, à cette date, aucune demande n’était enregistrée ; nous avions cependant terminé l’année avec 9 interventions et une demande de prêt de la part d’une mairie. C’est donc le cœur plein d’espoir que nous entamons l’année scolaire 2019 – 2020.

            Afin de toucher un plus large public, notre association multiplie les informations en direction des mairies pour qu’elles prennent connaissance de l’existence de nos diverses expositions et la possibilité de les proposer à leurs populations. Nous avons d’ailleurs décidé de les étoffer avec bientôt un travail sur « L’invention du racisme et la négation des traces de l’homme noir dans l’Histoire de l’humanité ». Cette dernière exposition nous permettra ainsi d’atteindre les plus jeunes : les CM2 et 6e. Mais nous sommes certains qu’elle sera aussi une source de découvertes pour les plus grands qui pourront constater que celui qui a dit que « l’homme noir n’est pas assez entré dans l’Histoire (de l’humanité) » a fait preuve d’ignorance ou de négationnisme.

Raphaël ADJOBI

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De l’esclavage moderne (2e partie du discours du 10 mai 2019 prononcé par le président de La France noire)

Abolition esclavage 17.05.2018 (17)[…] je voudrais consacrer le temps qui me reste à un sujet qui semble intéresser beaucoup de personnes depuis deux ans environ : il s’agit de ce qu’on appelle communément « esclavage moderne ». J’avoue que devant le désir de tout le monde de parler de l’esclavage moderne, j’éprouve le désagréable sentiment que certains veulent nous détourner de notre passé douloureux qui pèse aujourd’hui encore sur la France pour regarder ailleurs. J’ai la nette impression qu’on veut remplacer le devoir de mémoire par une actualité du moment.

            Alors parlons-en ! Parlons de l’esclavage moderne ! Qu’appelle-t-on au juste « esclavage moderne » ? (A ne pas confondre avec le trafic d’êtres humains : des êtres que l’on retient en captivité afin d’échanger leur liberté contre de l’argent comme en Libye et dans certains pays du Golfe ; des êtres auxquels on promet le bonheur sous d’autres cieux contre de l’argent comme en Afrique au sud du Sahara). Quelles sont les situations d’exploitation de la force physique de l’autre pour son profit personnel qui nous donnent le sentiment qu’il y a des personnes qui sont en situation d’esclavage aujourd’hui ?

            Commençons par une situation présentée par un élève sous forme de question lors d’une de mes interventions dans les collèges et lycées  : « Monsieur, m’a-t-il lancé, quand vous percevez un salaire qui vous oblige à vivre dans des conditions sordides, qui ne vous permet pas de nourrir, d’habiller et de soigner correctement les membres de votre famille, n’êtes-vous pas dans une situation d’esclavage ? »

             A cette question, nous pouvons aussi ajouter ces deux autres :

            quand dans le sud de la France, de l’Espagne, de l’Italie et dans certains pays d’Amérique latine comme le Brésil (livre « CACAO »), des milliers de personnes (souvent des immigrés ou des déplacés) attendent sur les bords des routes, se battent entre elles pour monter dans des camions qui les emporteront dans des champs afin de récolter des fruits et des légumes, tout cela pour un salaire juste suffisant pour ne pas mourir de faim le lendemain, n’est-ce pas une situation d’esclavage ?

            Quand des milliers de personnes sont obligées de gagner d’autres pays où elles savent qu’elles travailleront dans les conditions les plus humiliantes et pénibles – parfois avec le passeport confisqué – tout simplement parce qu’elles ne veulent pas mourir de faim devant leur semblable, n’est-ce pas une situation d’esclavage ?

            Nous sommes tentés de répondre par l’affirmative. Et pourtant, ce sont des situations d’exploitation de la force physique de l’autre qui ne sont pas illégales dans les pays où ces pratiques ont lieu ! Pourquoi donc ? Tout simplement parce que les autorités locales jugent que c’est volontairement, et donc sans contrainte, que les individus vont travailler. D’autre part, parce qu’en échange de leur force physique, ces individus reçoivent un salaire, si minime soit-il. En définitive, pour tous les Etats, il n’est de situation d’esclavage que ce qu’ils déclarent eux-mêmes illégal.

            Ainsi, à l’abolition de l’esclavage en 1848 – donc l’esclavage devenu illégal – la France a fait venir par des navires entiers des Chinois et des Indiens à l’île de la Réunion et dans les Antilles pour remplacer les Noirs qui refusaient de travailler avec leurs anciens maîtres. Ces travailleurs dits sous contrat, qu’on appelait les indigènes, étaient en réalité dans un esclavage moderne (Case à chine de Raphaël Confiant), une exploitation abusive de l’homme mais légal en France jusqu’en 1946 au moment de l’abolition du travail forcé dans les colonies françaises.

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            A vrai dire, ce que nous appelons « esclavage moderne » est en fait un type d’exploitation de l’homme par l’homme né avec le capitalisme. C’est un esclavage où la nécessité pousse l’individu à se mettre volontairement ou par la tromperie sous le joug d’un pouvoir qui brime son corps et détruit sa santé sans lui donner des perspectives d’avenir (et cela en toute légalité jusqu’à ce que l’Etat le juge illégal).

            Ce point de vue m’emmène à un fait très important de l’histoire de l’abolition de la traite négrière vers les Amériques. Un fait historique qui montre clairement que l’esclavage que nous qualifions de moderne ne date d’aujourd’hui, qu’il est bien né avec le grand profit appelé capitalisme.

            En 1787, un jeune anglais de 27 ans – Thomas Clarkson – décide de faire des recherches approfondies sur le terrain pour recueillir des informations et des témoignages afin de nourrir la propagande abolitionniste. Puisque les capitaines refusaient de l’aider dans sa tâche, il se tourna vers les marins. Et que découvrit-il ?

            Clarkson découvrit avec stupéfaction, à travers les témoignages, que contrairement à ce que tout le monde soutenait en Angleterre et partout en Europe, « le commerce des navires négriers n’était en aucun cas une pouponnière pour les marins, mais bien plutôt un cimetière » ! Dès lors, au lieu de focaliser son attention sur les captifs africains, Thomas Clarkson allait plutôt s’intéresser au sort des marins. Il venait de comprendre qu’en mettant l’accent sur les malheurs des marins européens, donc des Blancs, il toucherait plus profondément la sensibilité des hommes politiques et le grand public britannique que s’il s’intéressait essentiellement aux Noirs.

            D’abord, le travail de Thomas Clarkson met au grand jour le fait que les prisons et les orphelinats sont les grands pourvoyeurs de marins. Qui sait cela, aujourd’hui ? Peu de monde ! Il y avait aussi parmi eux des terriens – c’est-à-dire des paysans – que des recruteurs véreux « vendaient » pour ainsi dire aux capitaines après leur avoir fait croire qu’une vie de harem les attendait en Afrique avec des femmes noirs aux seins nus.

            Il découvre aussi que « les capitaines transforment leur navire en enfer flottant et se servent de la terreur pour contrôler tout le monde à bord, marins et captifs ». Selon un capitaine repenti, le navire négrier est un enfer pour « les esclaves blancs » et « les esclaves noirs » ; et il ajoute « il n’y a pas entre eux l’ombre d’une différence si l’on fait abstraction de leur couleur de peau ». Les marins eux-mêmes souvent battus et maltraités et mal nourris, se vengeaient de leur situation sur des êtres encore plus pitoyables et impuissants dont ils avaient la charge.

            Enfin, Thomas Clarkson découvre qu’un autre grand ennemi des marins, ce sont les maladies tropicales qui les décimaient comme des mouches. Et tout le monde pouvait vérifier les marques de l’enfer des navires négriers en se rendant dans les tavernes sordides des ports européens où on ne pouvait que découvrir des marins boiteux, aveugles, borgnes, pleins d’ulcères et fiévreux.

            C’est donc en apportant les preuves accablantes du mauvais traitement que les capitaines faisaient subir aux « marins », les preuves des maladies qui les décimaient, les preuves des dangers auxquels les exposait leur travail auprès des captifs africains prêts à les tuer pour recouvrer leur liberté, que les abolitionnistes anglais sont arrivés à faire de la condition de travail légal des « marins » une condition de travail illégal. Thomas Clarkson et les abolitionnistes ont ainsi permis à l’Europe entière de découvrir au XVIIIe siècle un esclavage moderne : des marins blancs esclaves ! L’Europe venait de comprendre que le capitalisme pousse les individus à se mettre volontairement dans un état d’esclavage. Le sort des marins blancs a donc été un argument essentiel pour décider l’Angleterre à faire la guerre, sur l’Atlantique, aux autres puissances européennes afin de mettre fin à la déportation des Noires vers les Amériques à partir de 1807.

            Mesdames et Messieurs, convenons donc que ce qui semble aujourd’hui à nos yeux de l’esclavage moderne, c’est toute forme de travail où l’humanité du travailleur est sacrifiée sur l’autel du profit. A notre époque où le capitalisme s’est internationalisé, si nous désirons sincèrement lutter contre le travail déshumanisant qui ne procure aucune perspectives d’avenir, il nous faut faire comme Thomas Clarkson : regarder autour de nous au lieu de chercher ailleurs l’entreprise qui profite du malheur de ceux pour lesquels nous avons de la compassion. Car, hier comme aujourd’hui, c’est la course au profit qui crée les conditions de l’esclavage et non pas l’esclavage qui crée la course au profit.

Je vous remercie.

La France noire dans le magazine AMINA (entretien réalisé par Liss KIHINDOU)

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Comment est née l’idée de cette association ?

L’idée est partie d’un travail avec une classe de 5è en 2012. Suite à la lecture de Cannibale, le désormais célèbre roman de Didier Daeninckx, j’avais réalisé avec mes élèves une exposition sur «Les expositions coloniales» en y intégrant quelques figures noires françaises célèbres. Face au franc succès de ce travail présenté lors des portes ouvertes de l’établissement, je me suis dit que l’expérience méritait d’être poursuivie.

Qu’entendez-vous par « La France noire » ?

Le nom de l’association est choisi en réponse à toutes celles et tous ceux qui pensent que la France est blanche et catholique. Non, la France n’est pas blanche ! Elle ne l’est pas, de manière officielle, depuis 1848, date de l’abolition de l’esclavage. La France a aussi participé à la colonisation de l’Afrique et a fait des Noirs ses sujets jusqu’au début des années 1960. Les nouvelles générations doivent absolument savoir ces vérités. Quant aux adultes qui ne sont pas habitués à associer le nom France au mot «noir», nous leur offrons l’occasion de prendre une nouvelle habitude conforme à la réalité. Précision non négligeable : nous avons l’agrément académique – donc l’autorisation de l’Education nationale – pour faire ce travail.

Votre action est-elle bien accueillie ? Quels sont vos partenaires ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, militer pour l’enseignement d’une histoire qui ressemble à la réalité de la diversité de la population française est très bien accueilli dans les établissements scolaires. L’Education nationale prône l’enseignement de la citoyenneté. Cela nous encourage à nous appuyer sur la vérité scientifique pour amener les jeunes à changer leur regard sur eux-mêmes et sur les autres, à entendre un discours différent de ceux qui se veulent officiels. Pour consolider nos bases dans le paysage national, nous avons établi un partenariat avec la mairie de Joigny (89 Yonne) pour commémorer chaque 10 mai l’abolition de l’esclavage. Par ailleurs, nous avons le soutien du Conseil départemental et du crédit Mutuel. Mais nous ne pourrons rayonner qu’en établissant des partenariats avec d’autres associations comme Afrique sur Loire, par exemple.

Vous avez réalisé des expositions remarquables, que vous proposez aux établissements scolaires. Ceux-ci vous ouvrent-ils facilement les portes ? Quelle est la réaction des élèves ?

Nos expositions ainsi que les discours qui les accompagnent sont très appréciés des élèves et des enseignants. C’est très réjouissant. Par exemple, les élèves comprennent très vite la logique de l’esclavage des Noirs dans les Amériques qui consiste à terroriser par la violence des êtres habitués à la liberté. J’aime leurs applaudissements à la fin de mes interventions… Malheureusement, les établissements scolaires ne s’ouvrent pas aussi aisément aux intervenants extérieurs. Dans le système administratif de l’Education nationale, il n’est pas évident de savoir à quelle porte frapper. A vrai dire, il faut surtout compter avec la sensibilité de la personne qui recevra l’information concernant nos expositions. Il convient aussi de retenir que dans cet univers, le bouche-à-oreille fonctionne mieux que le courrier postal ou électronique.

Vous avez à ce jour noué plusieurs contacts, notamment avec des ambassades africaines, sont-elles toutes prêtes à vous accompagner ?

D’une façon générale, les ambassades africaines refusent d’aider les associations françaises. Est-ce une question de devoir de réserve ? En tout cas, les courriers que nous avons reçus disent qu’elles ne disposent pas de budget pour aider les associations. Seuls des hommes sensibles à l’idéal de fraternité que nous prônons à travers nos expositions acceptent de nous recevoir et nous aider. C’est ce qu’ont fait les ambassadeurs du Togo et de la Guinée, chacun à sa manière.

Quelle est votre plus grande fierté et quel est votre plus grand regret, depuis que vous avez commencé cette aventure ?

C’est chaque fois une grande fierté pour moi d’entendre les élèves me poser cette question : «pourquoi ne nous enseigne-t-on pas tout ce que vous nous dites ?» C’est la preuve qu’ils ont compris que les manuels scolaires n’ont pas toujours raison. Il est important d’apprendre à douter afin de sortir de l’ombre pour aller vers la lumière. Par ailleurs, avoir exposé à l’ambassade du Togo, sans avoir aucun lien avec ce pays, a été pour moi une belle conquête. Je n’oublierai jamais cette main tendue de Son Excellence M. Calixte Madjoulba qui nous a permis de rebondir alors que les demandes d’intervention étaient rares au premier semestre 2018. Un regret – qui ne doit pas en être un puisque le fait ne dépendait pas de nous – c’est de ne pas avoir pu exposer à l’Unesco, à Paris, alors que nous étions programmés pour le 19 novembre 2018 et que l’historien Pascal Blanchard avait accepté d’être le parrain de notre association pour plaider sa cause auprès des ambassadeurs africains. Mais nous n’avons pas renoncé à ce projet.

La France noire au lycée Saint-Germain (Auxerre 89)

Du lundi 14 au vendredi 18 janvier, le lycée professionnel Saint-Germain d’Auxerre a abrité notre exposition « Les résistances africaines à la traite et les luttes des esclaves pour leur liberté dans les Amériques ». L’occasion nous a permis de rencontrer des collègues – dont Mme Serre, la professeure documentaliste –  très impliqués dans l’éducation à la citoyenneté des jeunes générations. Monsieur Cholet, le proviseur, a même tenu à nous rencontrer afin de mettre en place un partenariat avec La France noire dans le cadre de la commémoration de l’abolition de l’esclavage le 10 mai 2019.

L’article de l’Yonne Républicaine du 16/01/2019

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Lundi matin avait lieu au lycée professionnel Saint-germain l’inauguration d’une exposition pédagogique itinérante sur l’esclavage, élaborée par l’association La France noire de Joigny.

     Cette exposition retrace en une vingtaine de panneaux fort instructifs l’histoire de l’esclavage avec son cortège d’atrocités, tout en mettant en lumière les résistances africaines à la traite ainsi que les luttes des Africains pour garder ou regagner leur liberté.

     « Cet aspect des choses est généralement passé sous silence , fait remarquer Raphaël ADJOBI, président de La France noire.

     « ça m’a donné envie de faire des recherches »

      Et l’intéressé de poursuivre : « De même, il n’y a jamais eu d’esclaves à vendre en Afrique, car les négriers récompensaient tout simplement leurs rabatteurs. C’est donc par la violence et la corruption que les Noirs étaient capturés et déportés. D’ailleurs, l’expression commerce triangulaire était un euphémisme employé par les négriers pour se donner bonne conscience et faire croire que les Noirs étaient déjà des esclaves en Afrique ». Pour la documentaliste Chantal SERRE, qui a fait venir cette exposition dans l’établissement, « il est important de montrer que les Noirs étaient eux-mêmes des acteurs de leur émancipation ».

     « Cette exposition a changé ma façon de voir les choses. Elle m’a donné envie de faire des recherches sur le Net », confiait Yacine, en seconde administration.

La France noire et les « forums citoyenneté » des collèges et des lycées

Paul Bert 8        Durant ce premier semestre de l’année scolaire 2018 – 2019, nous avons enregistré 9 demandes d’intervention. Très réjouissant ! Espérons que le deuxième semestre sera aussi fructueux.

Nous avons noté que dans le cadre du parcours citoyen des élèves, les collèges et les lycées sont de plus en plus nombreux à organiser une journée ou une semaine de l’engagement citoyen – ou encore forum citoyenneté – pour faire « grandir » les futurs citoyens dont ils ont la charge.

Ferrières 3        Cette journée ou cette semaine mise à part est un principe heureux parce qu’il dispose l’esprit des enseignants et celui des élèves à profiter pleinement des occasions qui leur sont offertes à travers les différents intervenants issus d’associations ou d’institutions de l’Etat. Ainsi, à aucun moment, les uns et les autres ne montrent de l’empressement à reprendre le cours de leur pratique ordinaire. Résultat : dans chacun des établissements où nous avons été invités, nous avons beaucoup apprécié non seulement l’écoute attentive des élèves ainsi que leur intérêt pour le travail qui leur était présenté mais aussi les échanges que nous avons eus avec les enseignants. C’est pour nous une grande satisfaction d’avoir recueilli, à la fin de chaque intervention, le sentiment de chacune ou chacun de nos collègues.

Nous espérons donc recevoir davantage d’invitations dans le cadre de cette journée ou semaine de l’engagement citoyen parce que le profit est indiscutablement plus grand pour les élèves. Ce temps particulier qui demande l’engagement de tous les enseignants leur permet souvent de poursuivre, avec la classe, la discussion autour du sujet présenté par l’intervenant. Ce suivi immédiat est une excellente chose pour les élèves. Savoir prendre le temps d’apprécier ce que l’on vient de voir ou de lire est une excellente manière d’avancer dans la maîtrise des connaissances. D’ailleurs, les collègues savent très bien que les répercussions des visites pédagogiques sont plus grandes lorsque le projet est partagé ou porté par une équipe plutôt que par une seule personne que les autres suivent malgré eux.

Terminons par quelques beaux compliments entendus çà et là : « un travail très professionnel » (une professeure d’histoire du collège Pierre-Auguste Renoir de Ferrières-en-Gâtinais – 45 Loiret) ; « c’est vraiment captivant » (une collègue du collège Pierre Larousse à Toucy – 89 Yonne) ; « une belle exposition qui invite au silence… au recueillement » (Madame l’adjointe de direction du collège Paul Bert à Auxerre – 89 Yonne).

Raphaël ADJOBI

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